Les accusations de sexisme se poursuivent contre Google : déjà épinglée par le département du travail américain, la firme est poursuivie par trois ex-salariées qui lui reprochent de ne pas payer équitablement les femmes et les hommes à compétences égales. Google nie toute discrimination salariale.

À poste équivalent, Google rémunère-t-il moins bien les femmes que les hommes ? C’est ce qu’affirment trois ex-salariées de l’entreprise dans leur plainte — en recours collectif — contre l’entreprise déposée auprès d’un tribunal de San Francisco, ce mardi 12 septembre.

Confrontées à une situation qui les priverait de tout espoir de promotion, Kelly Ellis, Holly Pease et Kelli Wisuri expliquent avoir démissionné de Google après avoir réalisé qu’elles ne seraient jamais aussi bien payées que leurs collègues masculins à poste égal. Les plaignantes soutiennent que l’entreprise est consciente de ces inégalités mais ne fait rien pour y mettre fin.

« J’ai décidé de m’exprimer pour mettre fin à un problème répandu de biais de genre. Il est temps d’arrêter d’ignorer ces problèmes dans [le monde de la] tech » affirme ainsi Kelly Ellis, soutenue par son avocate, Kelly M. Dermody : « Si Google est un leader innovant du monde de la tech, sa façon de traiter ses salariées n’est pas digne du 21e siècle. »

Google conteste ces accusations

Bien que Google compte 31 % de femmes parmi ses salariés, elles représentent seulement 20 % des postes d’ingénierie les mieux payés au sein de l’entreprise. Dans un article publié début septembre, le New York Times montrait que les salariées du géant étaient moins bien payées que leurs homologues masculins à quasiment tous les niveaux de l’entreprise.

La firme de Mountain View conteste les allégations des plaignantes par l’intermédiaire de sa porte-parole, Gina Scigliano : « Les promotions et les niveaux de compétence sont déterminés par des embauches rigoureuses et des comités de promotion. Elles doivent être validées par différents niveaux d’évaluation, y compris des contrôles pour s’assurer que ces décisions ne soient pas prises avec un biais de genre. »

Ce sont ces mêmes initiatives que dénonçait James Darmore, un salarié de Google — depuis licencié — début août, dans un plaidoyer sexiste qui a fait scandale. Il justifiait les inégalités salariales entre hommes et femmes par des différences scientifiques :  « Je dis simplement que le partage de préférences et de capacités, chez les hommes et les femmes, diffère partiellement en raison de causes biologiques, et que ces différences pourraient expliquer pourquoi les femmes ne sont pas représentées de manière égale dans la tech et aux [postes à responsabilité] ».

Spiros Vathis

CC Spiros Vathis

Des écarts de salaire « injustifiés » et « systématiques »

Les accusations portées par les 3 ex-salariées de Google sont loin d’être une première pour le géant du web. En avril dernier, après avoir passé au crible des bulletins de paie de 2015, le département du travail américain affirmait déjà que des écarts de salaire « injustifiés » entre hommes et femmes y sont « systématiques ».

Si l’inégalité salariale est un problème répandu dans le monde de la tech, Google en reste le pire exemple, selon Janet Herold, du département du travail : « Les analyses gouvernementales montrent pour le moment que les discriminations à l’encontre des femmes chez Google sont plutôt extrêmes, même par rapport au reste de l’industrie [de la tech]. »

Face aux critiques, Google s’était défendu en dévoilant une partie de son système de rémunération.

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