AllofMP3 est sans conteste le site de vente de musique sur internet le plus controversé au monde. Edité par la société russe Media Services, il propose aux internautes d’acheter de la musique au poids, en payant en fonction du nombre de méga-octets à télécharger, pour un prix sans commune mesure avec les plate-formes marchandes validées par les majors de l’industrie. Un album proposé 9,99 € sur iTunes avec tous les DRM qui empêchent sa lecture sur un autre système que le couple iTunes/iPod, est ainsi vendu moins de 2 euros sur le site russe, en MP3 192 Kbps lisible partout. Mais la légalité du site est contestée par l’industrie du disque. Celle-ci rejette la validité de la licence russe que brandit AllofMP3 pour justifier ses activités, et le site russe est devenu une cible à abattre pour les majors.
Jeudi, la Haute Court de Londres a donné son accord au British Phonographic Institute, une organisation qui représente les intérêts des maisons de disques, pour poursuivre l’éditeur Media Services en Grande-Bretagne. « C’est une étape importante dans notre bataille contre AllofMP3.com. Nous avons maintenu tout du long que ce site est illégal et que l’opérateur de ce site enfreint la loi britannique en mettant des enregistrements sonores à disposition de clients basés en Grande-Bretagne sans la permission des ayant droits« , s’est félicité Roz Groome, le responsable juridique de la BPI. « Maintenant nous allons avoir la possibilité de démontrer aux tribunaux britanniques l’illégalité de ce site« , a-t-il ajouté.
C’est en tout cas la théorie. Car en pratique, même si la BPI obtient un jugement à l’encontre de AllofMP3 en Grande-Bretagne, les autorités britanniques n’auront aucun moyen d’intervenir physiquement pour faire respecter le jugement. Il faudra compter sur la collaboration de la Justice et des autorités russes, qui n’ont pas montré jusqu’à présent un fol empressement à s’occuper de AllofMP3.
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