Cette fois, c’est bon ! Après un test démarré fin septembre et qui s’est étiré jusqu’au mois de novembre, Twitter s’est enfin décidé à généraliser les messages écrits en 280 caractères au lieu de 140. C’est une révolution pour le réseau social américain, qui a depuis toujours restreint le nombre de signes par message en s’inspirant des SMS, dont la limite est assez proche, puisque fixée à 160.
Si vous êtes membre du site, vous devriez dès à présent pouvoir écrire vos messages en 280 caractères, si vous le souhaitez.
En clair, vos messages peuvent être deux fois plus longs, ce qui devrait vous permettre de mieux exprimer votre opinion, en évitant une concision frôlant parfois l’absurde parce que vous cherchez à tout faire tenir en 140 signes. Cela devrait aussi rendre les threads plus faciles à lire (et plus courts)
La nouvelle a été communiquée par un tweet laconique de Jack Dorsey, le fondateur et patron de la plateforme, qui a simplement écrit « 140 + 140 ! ». On est loin du tweet fourni qu’il avait pris le temps de rédiger en septembre pour annoncer le test des 280 caractères. C’est un changement de philosophie pour le service, mais c’est repousser les limites de son format est peut-être indispensable pour son avenir.
Dans un tweet allongé, Jack Dorsey avait déclaré : « c’est un petit changement, mais un grand pas pour nous. 140 était un choix arbitraire basé sur la limite à 160 signes des SMS. Je suis fier de la façon dont l’équipe a été attentive pour résoudre un vrai problème qu’ont les gens quand ils essaient de tweeter. Et en même temps, nous conservons notre brièveté, notre rapidité et notre essence ».
Les contraintes de l’alphabet latin
La décision de donner plus de place à l’expression écrite doit concerner seulement les utilisateurs qui s’expriment avec l’alphabet latin (c’est-à-dire ceux et celles qui écrivent en anglais, en français, en allemand, en espagnol, entre autres), le système d’écriture qui est majoritaire dans le monde occidental, donc en Amérique du Nord et en Europe, mais aussi en Amérique du Sud, en Afrique et en Océanie.
La raison ? L’alphabet latin est un système qui manque de concision par rapport à des langues qui peuvent faire passer une idée, un sens, en un ou quelques caractères à peine. C’est le cas du japonais, du coréen ou du chinois. Prenez le mot « astronomie » par exemple : il faut dix caractères pour l’écrire en français. En coréen, il en faut trois (???). C’est la même chose en japonais : ???.
Autrement dit, les personnes s’exprimant avec des idéogrammes ou des systèmes du même genre ont la possibilité de dire beaucoup plus de choses dans un seul tweet, à la différence de ceux qui ont besoin de plusieurs lettres pour écrire un simple mot. Il y avait donc une inégalité produite par la règle de Twitter conçue il y a maintenant plus de dix ans et qui interdit de dépasser 140 caractères.
Le site communautaire donne d’ailleurs une statistique éloquente : en anglais, 9 % des tweets (presque un sur dix) atteignent la limite des 140 caractères contre… 0,4 % de ceux écrits en japonais. « Notre enquête nous montre que la limite de caractères est une cause majeure de frustration chez les personnes qui tweetent en anglais, mais pas pour celles qui écrivent en japonais », estime le site.
Cette annonce, faite mardi 26 septembre, a sans surprise causé beaucoup de brouhaha, les critiques principales pointant le renoncement de Twitter à ce qui fait son essence et sans doute son intérêt, tandis que d’autres estimant que le réseau social va devenir plus dense avec des messages à rallonge.
Ce n’est pas parce que la limite a été étendue que les utilisateurs ont l’obligation d’utiliser l’espace supplémentaire. Déjà à l’heure actuelle, tout le monde ne se sert pas des 140 caractères. Rien n’indique que cela va changer si la limite des 280 signes est activée. Ceux et celles qui s’expriment en peu de mots continueront à le faire, même si on triplait le nombre de caractères ou qu’on levait toute limite.
Le fait est que Twitter a cherché pendant longtemps à donner plus d’espace aux tweets sans toucher à sa règle initiale : les mentions de pseudonymes ne sont plus comptées dans le calcul des caractères, tout comme les images animées (gif) les photos, les vidéos, les tweets intégrés et les sondages. Autant de mesures qui ont permis de régler la question pendant un temps avant de trouver… leurs limites.
Vous trouverez un tutoriel pour passer à 280 caractères à cette adresse.
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