« Big Fucking Rocket » multifonctions, voyages ultra-rapides d’un bout à l’autre de la Terre, colonisation de la Lune, précisions sur les missions martiennes… Elon Musk a captivé le public venu assister à sa conférence lors du Congrès international d’astronautique qui se tenait à Adelaïde, en Australie.
On fait le point sur les annonces concernant l’avenir plus ou moins proche de SpaceX.
Une « Big Fucking Rocket » qui fait pâlir l’Hyperloop
Qui d’autre qu’Elon Musk aurait pu rendre obsolète le principe de l’Hyperloop, alors que cette idée de l’entrepreneur est de longue date envisagée comme l’avenir des transports ultra-rapides ? L’entrepreneur aux mille projets — même si ceux-ci ont tendance à prendre du retard sur leur calendrier initial — a en effet dévoilé un concept de transport encore plus révolutionnaire : la Big Fucking Rocket (littéralement « putain de grosse fusée »).
SpaceX mise gros sur cette fusée entièrement réutilisable : l’entreprise compte en effet réduire les coûts colossaux de ses missions spatiales grâce à cet engin multi-fonctions, qui permettra, à terme, de remplacer le Falcon 9, le Falcon Heavy et la capsule Dragon. La BFR, présentée comme un « système de transport interplanétaire », est en effet censée être utilisée autant pour mener des missions liées à la Station spatiale internationale (ISS) qu’à à la Lune et à Mars.
De taille réduite par rapport à ce qui était prévu pour les missions martiennes, mais qui reste « très grosse […] et fonctionnelle pour tous les besoins dans l’orbitre terrestre étendue », selon Elon Musk, la BFR, si elle voit le jour, promet surtout de révolutionner notre façon de voyager.
New York-Paris en 30 minutes ?
Le concept, tel qu’il est expliqué dans une vidéo de présentation, consiste à relier « une ville à n’importe quelle autre ville sur Terre en moins d’une heure. » Et généralement en 30 minutes pour les trajets les plus « proches ».
Les passagers de la BFR habitant New York pourraient ainsi gagner, en bateau, une plateforme de décollage. Ces 80 à 200 passagers montent ensuite à bord de la fusée, qui décolle pour rejoindre l’orbite et longer la Terre jusqu’à leur destination, à l’autre bout du globe et jusqu’à 27 000 km/h, tandis que le propulseur retourne sur Terre. Le tout en un temps record : New York-Shanghaï en 39 minutes, New York-Paris en 30 minutes, Hong Kong – Singapour en 22 minutes, Los Angeles-Toronto en 24 minutes, etc.
SpaceX devrait commencer la construction de la BFR dans les 6 à 9 mois prochains. Si aucune date de mise en service n’a encore été annoncée, Elon Musk a en revanche laissé entendre que le prix d’une place sur ce transport express devrait coûter autant que celui d’un plein tarif en classe économique sur la plupart des compagnies aériennes actuelles — soit entre 500 € et plus de 1 000 € selon les prix moyens d’un aller simple ou d’un aller-retour.
Mars, l’horizon 2022
Après avoir été repoussées à 2020 il y a quelques mois, les missions martiennes de SpaceX ont de nouveau pris du retard : l’entreprise vise désormais l’horizon 2022.
Les deux premières missions cargo, réalisées par la BFR, consisteront à y rechercher des sources d’eau et à construire un dépôt de carburant d’ici 2022.
Une étape préliminaire avant d’entamer la construction d’une ville et d’entamer la colonisation de la planète rouge, prévue de longue date par Elon Musk : il est en effet convaincu que l’avenir de l’homme passe par sa transformation en une espèce multi-planétaire. À cette fin, deux vaisseaux habités se rendraient sur Mars aux côtés de deux vaisseaux cargos en 2024.
« Je ne vois rien de plus excitant que d’y aller et d’y vivre à travers les étoiles » affirme Elon Musk, particulièrement motivé par ce projet de longue date.
La Lune dans les plans de SpaceX
Le soudain regain d’intérêt de la communauté spatiale comme de certains gouvernements pour la Lune n’a pas échappé à Elon Musk. S’il se concentrait jusqu’ici sur Mars, l’homme d’affaires a également dévoilé, avant sa conférence, le visuel d’une base lunaire nommée « Moon Base Alpha ».
SpaceX a en effet tout intérêt à intégrer la Lune dans ses missions interplanétaires — au-delà de l’envoi de touristes à proximité en 2018 — au vu de l’intérêt de l’administration Trump pour de nouvelles missions lunaires, qui pourrait lui permettre de décrocher d’importants contrats.
On comprend ainsi mieux le projet de base lunaire dévoilé par SpaceX, qui rappelle celui envisagé par la Chine et l’Europe. Ce type d’avant-poste pourrait par ailleurs servir à faciliter les missions vers Mars.
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