Jamais le géant de Redmond ne s’était mis autant la pression pour la sortie d’un nouveau Windows, depuis la mouture révolutionnaire de 1995. Pour éviter que les graveurs DVD ne se mettent à chauffer en masse lors de la sortie de Windows Vista, Microsoft a choisi de se montrer plus conciliant avec les consommateurs mais intraitable avec les revendeurs. Pour séduire les consommateurs, la firme compte multiplier le nombre de versions proposées de Windows Vista pour avoir une palette de tarifs adaptée à toutes les bourses, et Microsoft a même surpris les observateurs en offrant à tous les internautes qui le souhaitent l’accès gratuit à la bêta du système. Mais en contrepartie, il n’y aura plus de tolérance pour les consommateurs qui suivent pas les règles et il n’est plus question pour Redmond de voir des copies illégales du système d’exploitation être proposées dans les petites boutiques de quartiers.
C’est ainsi que Microsoft annonce qu’il a déposé 26 plaintes aux Etats-Unis contre des revendeurs, dans le cadre de son programme Genuine Software Initiative (GSI). Celui-ci « rassemble dans le cadre d’un seul et même programme les efforts réalisés par Microsoft en vue de lutter contre la contrefaçon de logiciels et d’autres formes de piratage de logiciels« . Le programme Windows Genuine Advantage (WGA), qui a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines, en fait partie.
Mais Microsoft ne fait aucune allusion à WGA et indique que c’est par une technique inspirée du concept de « secret shopper » (client secret) que les revendeurs incriminés ont été trahis. Ce concept est né dans les supermarchés qui déploient dans les rayons de faux clients qui sont en fait des vigiles chargés de surveiller que personne ne vole patates ou raviolis. Microsoft a ainsi acheté ses propres produits chez des revendeurs et a vérifié s’ils étaient ou non valides. Pour au moins 26 d’entre eux répartis dans tout le pays, la réponse se fera entendre au tribunal. Certains ont également été dénoncés via la hotline anti-piratage mise en place par Microsoft aux Etats-Unis.
Faire du piratage un business model qui ne marche pas
« Notre message devrait être très clair avec les plaintes déposées aujourd’hui« , a prévenu Mary Jo Schrade, avocat sénior chez Microsoft. « A nos partenaires honnêtes, et aux clients qui s’attendent et devraient recevoir des logiciels Microsoft authentiques où qu’ils les achètent, nous disons que nous vous écoutons et que nous investissons des ressources considérables pour vous aider. Nous nous sommes engagés à trouver les vendeurs sans scrupules de logiciels piratés et à faire du piratage un business model qui ne marche pas« .
Microsoft a reçu le soutient des revendeurs de logiciels pour qui le piratage est une concurrence déloyale. Les logiciels piratés sont souvent revendus moins chers que les originaux et les clients se dirigent évidemment vers les meilleures affaires. Selon la Business Software Alliance (BSA), qui n’est pas réputée pour sa grande neutralité en matière de sondages, 21 % des logiciels utilisés aux Etats-Unis seraient piratés.
Mais Microsoft fait également face à une autre concurrence, de plus en plus importante : celle des logiciels libres. Linux, en particulier, emporte de plus en plus de suffrages à mesure qu’il gagne en intuititivé et en logiciels performants. Un nombre croissant de revendeurs proposent d’installer gratuitement Linux à leurs clients… et misent sur le support technique pour réaliser des bénéfices. C’est peut-être ça, le nouveau business model qui marchera à la place du piratage.
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