Comment combattre un logiciel que chacun peut copier, distribuer, et modifier librement pour en créer des versions sans cesse améliorées ? L'industrie du disque et du cinéma s'était heurté au problème avec eMule, la version open-source du logiciel de Peer-to-Peer eDonkey. Ce n'est finalement que le cycle naturel des transitions technologiques, avec le développement du streaming et du téléchargement légal, qui aura progressivement fait oublier son existence à toute une génération d'internautes. Mais l'industrie du cinéma s'est découverte un successeur plus redoutable encore avec Popcorn Time.
Le logiciel qui a immédiatement été décrit comme "le Netflix du piratage" propose une interface simplissime et très graphique qui fait place exclusivement aux films et séries TV téléchargeables, parfaitement présentés dans un catalogue très bien organisé. Tout l'aspect technique du téléchargement lié au protocole BitTorrent est masqué à l'utilisateur, qui n'a pas en s'en soucier, alors que tout est parfaitement intégré de façon transparente : mise à jour de la liste des contenus disponibles, gestion des sous-titres, lecture des vidéos…
Lorsque le logiciel d'origine argentine est sorti, la Motion Picture Association of America (MPAA) a rapidement obtenu la fermeture du site officiel, et la désactivation de l'application. Mais les sources avaient été mises en ligne, ce qui a permis la création de versions dérivées (des "forks").
Plusieurs forks visés
Or comme le remarque TorrentFreak, la MPAA vient d'obtenir de Github qu'il supprime plusieurs dépôts de forks de Popcorn Time. Ont été visés Popcorn App, Time4Popcorn et Popcorn Time Android. Le lobby d'Hollywood a fourni à cette fin plusieurs captures d'écran des logiciels en fonctionnement, qui montrent les contenus directement accessibles grâce à l'application, sans que l'utilisateur ait besoin de faire le moindre réglage. "Ayant été informé de la nature et de l'étendue des infractions qui ont lieu à travers (ces logiciels), nous espérons que vous agirez de façon appropriée", écrit la MPAA à Github.
Le représentant des grands studios de cinéma américain cite la jurisprudence Grokster pour rappeler qu'un logiciel ouvertement destiné au piratage était sanctionné par la justice, même si ce sont ses utilisateurs qui commettent les infractions au droit d'auteur. Et il prévient que Github se rendrait coupable par complicité s'il n'agissait pas pour retirer les sources.
La MPAA va plus loin et demande à Github de supprimer tous les forks de Popcorn Time, comme si la liste n'était pas exclusive. De façon curieuse cependant, l'association n'a pas visé le dépôt du code source originel. Lequel est toujours en ligne au moment où nous écrivons ces lignes.
Par ailleurs, il existe toujours des sites internet sur lesquels sont distribués Popcorn Time. Et surtout, le code source peut toujours être facilement trouvé. Mais en s'attaquant aux dépôts Github, la MPAA espère sans doute limiter les développements collaboratifs du logiciel.
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