La navigation sur le web via une connexion sécurisée se banalise. En tout cas, si l’on se fie aux statistiques que Google a communiqué en octobre. En effet, la firme de Mountain View dit constater, en se basant sur les informations à sa disposition, une hausse de l’usage du HTTPS sur les pages visitées — ce qui permet de transmettre des informations de manière sûre entre l’internaute et le site — par rapport au HTTP.
On apprend ainsi que 64 % du trafic transite en HTTPS sur Chrome pour Android, alors qu’il n’était qu’à 42 % l’an passé. Même chose du côté de Chrome pour Mac : le trafic en HTTPS était de 60 % il y a un an. Il est maintenant de 75 %. Et cette hausse se voit, certes à différents degrés, partout dans le monde, des États-Unis au Brésil, en passant par le Japon.
Une accélération est aussi constatable au niveau des principaux sites visités par les internautes. Sur les 100 espaces les plus fréquentés, pas loin des trois quarts (71) fournissent maintenant un accès en HTTPS. Ils étaient pratiquement moitié moins nombreux (37) en 2016. C’est une excellente chose, car ces sites, du fait de leur succès, sont en première ligne pour protéger les internautes.
Pour savoir si une page web est sécurisée ou non via HTTPS, il suffit de regarder en haut de son navigateur, au niveau de la barre d’adresse. Quand un cadenas apparaît, la plupart du temps en vert, cela veut dire que la liaison entre l’internaute et le site qu’il visite est sûre. Bien sûr, cette protection n’est pas absolue ; il peut exister des façons de la contourner, mais elles ne sont pas évidentes à mettre en oeuvre.
Le rôle indispensable du chiffrement
En effet, le HTTPS est un moyen pour combattre la surveillance de masse, en augmentant son coût puisqu’il est alors plus difficile d’intercepter et de comprendre du contenu chiffré si son volume croît de plus en plus. Il oblige dès lors les entités pratiquant la surveillance de masse à davantage resserrer leurs efforts au lieu de tout ratisser, de manière aveugle. Cette banalisation est donc une très bonne nouvelle
C’est aussi une manière d’écarter de curieux qui, parce qu’ils sont dans une position d’intermédiaire, peuvent avoir accès à certaines informations (on pense à un moteur de recherche ou à un fournisseur d’accès). C’est également un moyen de contrer des tentatives d’interception ou de manipulation de données, quand on renseigne des informations sensibles, par exemple un mot de passe.
C’est enfin une arme pour combattre la censure.
Pour toutes ces raisons, Numerama va à son tour basculer prochainement en HTTPS. Le chantier est en cours, comme nous l’indiquions lors d’un point d’étape publié au mois de septembre.
Bien sûr, la photo proposée par Google est incomplète car la firme de Mountain View ne peut baser ses statistiques que sur les données qu’elle peut voir. Cela dit, du fait de la place fortement hégémonique de Google sur le web, et considérant la variété de sources à partir desquelles le groupe a des infos (moteur de recherche, navigateur web, outil de suivi statistiques…), le cliché reste assez précis.
Google a lui-même joué un rôle important dans ce développement du HTTPS, en faisant évoluer d’abord ses propres services, ce qui a permis de rehausser significativement la protection des internautes — ce qui est heureux, vu la popularité de sa galaxie de services et de produits. Il a ensuite utilisé les moyens à sa disposition, comme Google Chrome et son moteur de recherche, pour que les autres suivent.
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