Et si la meilleure solution pour lutter contre la propagation des fake news, ces articles d’actualité mensongers — qui minent notamment Facebook –, reposait sur la blockchain ? C’est en tout cas ce qu’envisage Publiq, un organisme à but non lucratif, comme le rapporte The Next Web.
L’idée est de s’appuyer sur cet outil de stockage et d’échange d’informations — qui prend la forme d’une base de données hébergée en ligne dont chaque utilisateur possède un exemplaire et peut établir un contrat avec autrui, sans intermédiaire — pour partager des actualités fiables.
La blockchain permettrait ainsi d’éviter toute forme de modération jugée arbitraire sur tel ou tel contenu, grâce à cet espace vertueux. En pratique, à chaque fois qu’un auteur publiera sur Publiq, les lecteurs auront ainsi la possibilité d’aimer, de partager ou de signaler l’article — partagé exclusivement sur la blockchain –, influant directement sur la réputation de son rédacteur. Plus celle-ci sera positive, plus ses articles auront de chances d’être lus, tout en remportant plus de tokens (jetons), qui lui permettent ensuite de publier d’autres articles.
De la même façon, les publicitaires devront dépenser ces mêmes tokens (nommés PBQ) afin de pouvoir sponsoriser certaines chaînes. Et tous les gains générés sur la plateforme — les fameux jetons — seront redistribués entre les fournisseurs de contenu et ceux qui participent à cet écosystème.
Double critique
Le projet justifie son existence par une critique des médias comme des fake news : « À l’heure actuelle, les médias sont composés pour partie d’institution centralisées qui censurent de nombreux contenus et pour autre partie d’une vague de contenus de mauvaise qualité générés par les utilisateurs. Une surcentralisation dangereuse persiste dans un marché où les rémunérations injustes et les mauvais retours utilisateurs ne cessent d’augmenter, l’essentiel de la richesse générée bénéficiant aux intermédiaires. »
Gagik Yeghiazarian, co-fondateur de Publiq, est revenu sur l’origine du projet auprès de The Next Web : « Nous avons été surpris de ne pas trouver la moindre juridiction capable de ‘supporter’ un tel projet. Notre plus grand obstacle, c’était de [répondre à la question :] ‘comment amener des inconnus venus du monde entier à travailler ensemble et croire au fait que nous, en tant qu’initiateurs, parviendrions à tenir notre promesse de donner tous les revenus aux auteurs ?’ »
C’est ainsi que la blockchain s’est imposée comme solution viable à ses yeux. Reste à savoir si le projet saura convaincre les internautes. Pour se lancer, Publiq va procéder à une levée de fonds de crypto monnaie — ou ICO, une pratique récemment bannie en Chine et en Corée du Sud.
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