Le G29, qui réunit les représentants des différentes institutions européennes de protection des données personnelles, vient d’adresser un courrier au patron de WhatsApp. Il lui demande de se concerter avec le G29 pour trouver une solution satisfaisante au partage de données entre Facebook et WhatsApp, que la communauté européenne juge illégal.

WhatsApp est toujours dans le viseur de la communauté européenne. Depuis plusieurs mois, celle-ci n’a de cesse de rappeler la messagerie sécurisée, qui revendique 1 milliard d’utilisateurs quotidiens, à l’ordre pour respecter sa législation en matière de données personnelles.

Dans une lettre en date du 24 octobre adressée à Jan Koum, patron de la messagerie rachetée par Facebook en 2014, Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil et du G29 — l’organe consultatif qui réunit les représentants des différentes Cnils européennes — appelle WhatsApp à l’action : « Le G29 a constitué un groupe de travail […] et appelle WhatsApp et Facebook à échanger de manière positive avec lui pour résoudre [ce problème] de manière satisfaisante. »

La communauté européenne appelle WhatsApp à revoir ses conditions d’utilisation depuis leur mise à jour d’août 2016, qui demandent l’autorisation des utilisateurs pour transmettre leurs données personnelles — opérateur, numéro de téléphone… — à Facebook. Or, la Commission européenne avait donné son feu vert au rachat de WhatsApp par le géant du web au regard notamment de l’une de ses promesses : ne pas être en mesure « d’associer automatiquement et de manière fiable les comptes d’utilisateurs des deux sociétés ».

WhatsApp

Un appel à collaborer avec le G29

En conséquence, la Commission européenne a sanctionné Facebook d’une amende de 110 millions d’euros en mai 2017 — quelques jours seulement après une amende de l’autorité de la concurrence italienne. Si le partage de données entre les deux services est suspendu à l’initiative de Facebook depuis novembre 2016, cette décision temporaire ne convient visiblement pas au G29, qui espère trouver une solution viable pour s’assurer que Facebook et WhatsApp se conforment au cadre légal en vigueur.

Dans son courrier, Isabelle Falque-Pierrotin relève d’ailleurs la dernière initiative de WhatsApp en la matière : la mise en ligne, en août dernier, d’un message à l’attention des utilisateurs européens, qui détaille cette question du partage des données. Mais le G29 juge que ce texte « ne répond pas de manière satisfaisante aux problèmes de non conformité à la législation sur la protection des données » et rappelle que les informations apportées aux utilisateurs dans la mise à jour des conditions d’utilisation n’étaient pas suffisamment claires.

Pour avancer sur le dossier, Isabelle Falque-Pierrotin invite ouvertement WhatsApp et Facebook à assister à la prochaine réunion du groupe de travail nouvellement constitué.

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