Jeudi, le réseau mobile de SFR a connu de fortes perturbations une bonne partie de la journée. En effet, l'opérateur a eu à déplorer la panne d'un équipement HLR, qui sert de base de données centralisant les détails de chaque client qui est autorisé à utiliser le réseau mobile. Démarré peu avant 9 heures du matin, l'incident a touché près de 4 millions de clients.
Tirant manifestement les enseignements de la stratégie qu'avait suivie Orange lorsque son propre réseau avait connu une grave défaillance en 2012, c'est-à-dire en annonçant très vite des indemnisations à ses abonnés, SFR n'a pas tardé non plus à promettre des dédommagements (appels et SMS illimités, 2 Go de données Internet en plus, nouveau service pendant un mois…) pour calmer une grogne naissante.
L'incident, s'il appartient déjà au passé pour la clientèle de l'opérateur, va toutefois connaître des suites, au moins en interne. Bercy a en effet sorti un communiqué dans lequel il est annoncé que le gouvernement "veillera à ce que les causes de cette défaillance soient identifiées" afin de trouver des procédures pour qu'un tel problème ne survienne plus ou, le cas échéant, dure le moins de temps possible.
L'importance des télécoms
À cette fin, il est d'ores et déjà prévu que ce travail d'analyse "mobilisera l’expertise de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI)", puisque les réseaux "sont devenus indispensables au bon fonctionnement de l’économie et de la société". Par conséquent, leur "fiabilité […] est essentielle" pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises, les administrations et les services.
Dans le cas d'Orange, il a été souligné que son réseau joue un rôle primordial dans le bon fonctionnement de nombre de services, comme la distribution d'eau, la santé, les transports, les secours, l'électricité, le gaz, l'informatique ou la sécurité. Dès lors, il n'est guère étonnant que la France considère les réseaux télécoms des opérateurs privés font partie des installations dites "d'importance vitale".
Le communiqué, publié au nom d'Arnaud Montebourg et Axelle Lemaire, est en tout cas fort mesuré dans son propos. Le ministre de l'économie, que l'on a connu beaucoup plus incisif à l'égard d'autres opérateurs, aurait-il fait preuve de la même retenue si ce n'avait été pas SFR, mais Free ? La question peut se poser, vu les quelques accrochages – certes limités – entre l'élu et le patron de l'opérateur…
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