Apple veut montrer qu'il a de l'importance dans l'économie européenne. Une page mise en ligne sur le site officiel détaille le rôle du groupe dans l'emploi, qu'il s'agisse des postes directement créés par Apple (comme l'ouverture d'un Apple Store) ou indirects, comme des développeurs qui profitent du succès d'iOS.

En ces temps de chômage de masse, l'information n'est pas anodine. Alors que les gouvernements européens cherchent des solutions pour relancer la croissance économique et par la même occasion favoriser la création d'emplois, Apple a tenu à souligner son rôle dans l'activité professionnelle des Européens en publiant une longue page détaillant l'influence du groupe à divers niveaux.

L'écosystème App Store

Ainsi, la firme de Cupertino dit avoir créé ou soutenu 629 000 emplois en Europe dont la grande majorité a vu le jour grâce à l'existence de l'App Store, qui est sa plateforme de téléchargement d'applications en ligne et dont la naissance remonte à 2008. Selon Apple, 497 000 sont directement attribuables à l'App Store, soit pratiquement 80 % de l'ensemble des emplois mentionnés par Apple.

Apple évalue à 280 500 le nombre de membres à son programme de rémunération des développeurs. Il y en aurait notamment 30 000 en France, 52 200 en Allemagne, 3800 en Irlande, 20 900 en Italie, 18 300 aux Pays-Bas, 16 700 en Espagne, 14 500 en Suède, 12 000 en Suisse et 61 100 au Royaume-Uni. Apple estime par ailleurs qu'il y a environ 21 000 postes liés à iOS à pourvoir en Europe.

De façon générale, Apple laisse entendre que l'écosystème App Store est devenu une véritable branche industrielle. Plus de 1,2 million d'applications existent, qui ont généré un total de 75 milliards de téléchargements. Pour le seul continent européen, 6,5 milliards de dollars ont été reversés aux développeurs, soit 30 % des 20 milliards de dollars reversés dans le monde entier.

Les métiers créés par Apple

Les quelques 20 % restants, c'est-à-dire 132 000 personnes, se divisent en deux catégories : la première regroupe les emplois directement liés à Apple (16 000), comme par exemple le personnel des boutiques du groupe (on en compte 103 sur le Vieux Continent, en incluant la Suisse et la Turquie) mais aussi les salariés chargés de gérer les activités du groupe au niveau continental.

6000 sont des conseillers ou des employés basés en Europe dont la mission est notamment de s'occuper de l'AppleCare, qui désigne les services proposés aux clients dans les boutiques Apple. En tout, Apple dit avoir une présence dans dix-neuf pays européens, bien que seuls neuf d'entre eux ont au moins une boutique Apple Store sur leur territoire.

Dans le détail, Apple dit avoir créé 1800 emplois en France, 1600 en Allemagne, 4000 en Irlande, 1300 en Italie, 400 aux Pays-Bas, 1100 en Espagne, 300 en Suède, 400 en Suisse et 5000 au Royaume-Uni.

À noter que l'importance de l'effectif irlandais s'explique par la présence de deux filiales Apple Operations International, gère la propriété intellectuelle d'Apple sous délégation de la maison-mère, et Apple Sales International, qui s'occupe des ventes des produits et services Apple hors des États-Unis. Apple pilote ses activités européennes depuis l'Irlande.

Les métiers liés à Apple

L'autre catégorie concerne les postes (116 000) qui ont été créés indirectement par Apple, grâce à sa croissance, comme par exemple des sous-traitants. En Europe, Apple dit traiter avec pas moins de 4500 fournisseurs différents mais aussi avec 580 revendeurs "Apple Premium".

Le montage fiscal d'Apple en Europe

S'il est plutôt heureux de voir Apple contribuer à la création d'emplois en Europe, la publication de cette page, que Tim Cook, le PDG du groupe, n'a pas manqué de relayer sur Twitter, n'est peut-être tout à fait innocente. En effet, la société américaine est soupçonnée d'avoir mis au point un montage fiscal particulièrement complexe sur le Vieux Continent pour échapper au maximum à l'impôt.

Rappelons en effet que la commission européenne a ouvert une enquête sur les règles fiscales accordées par l'Irlande à Apple. Le groupe n'a en effet pas choisi ce pays par hasard pour piloter ses activités en Europe et y placer ses filiales mentionnées plus haut. Est notamment visé le mécanisme du "double sandwich irlandais et néerlandais", qui a depuis été repris par d'autres grands groupes.

Bien entendu, la firme américaine a démenti tout traitement de faveur en matière fiscale, même si son montage est régulièrement pointé du doigt. Selon une enquête de BFM Business datant de 2012, Apple n'a payé que 7 millions d'impôts en France au titre de son exercice fiscal clôt au 30 septembre 2011, pour un chiffre d'affaires réalisé sur le territoire français estimé à 3,5 milliards d'euros.

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