Ce devait être le premier pas de l’Union européenne vers l’indépendance dans le domaine des systèmes de positionnement par satellites. Finalement, le Vieux Continent a trébuché dès la première enjambée. En effet, les deux premiers satellites qui devaient inaugurer le déploiement opérationnel de Galileo — le système de positionnement conçu par l’Europe pour rivaliser avec le GPS américain —, baptisés « Doresa » et « Milena », ne se trouvent pas sur la bonne orbite.
Cinq jours après le décollage d’une fusée russe Soyouz depuis le centre spatial européen de Kourou, en Guyane française, avec à son bord les deux satellites Galileo, il est encore trop tôt pour déterminer les responsabilités dans cette affaire. De même qu’il n’est pas certain que les trajectoires de « Doresa » et de « Milena » puissent être corrigées sans affecter leur durée de vie.
Si elles ne peuvent pas être redressées, les deux satellites pourraient être considérés comme perdus.
En attendant, les différents acteurs impliqués dans ce programme ont décidé de lancer une commission d’enquête indépendante afin « d’établir les circonstances de l’anomalie, d’en identifier les causes et facteurs aggravants, et de faire les recommandations permettant de corriger le défaut identifié« . Car en effet, il ne s’agirait pas que cet incident, qualifié de « majeur », se reproduise sur les prochains satellites de la constellation Galileo (celle-ci devant compter 22 satellites au total).
« Sur la base de ces travaux, Arianespace mettra en œuvre les actions nécessaires pour permettre un retour en vol dans les conditions de fiabilité requises des missions Soyouz depuis le centre spatial guyanais« , poursuit le communiqué de presse d’Arianespace, qui précise que cette phase se déroule « en coordination avec l’agence spatiale européenne et la Commission européenne« .
Il est prévu que la commission d’enquête indépendante rende ses travaux le 8 septembre.
Projet stratégique pour l’Union européenne, Galileo sera plus précis et plus fiable que le GPS américain. Il doit proposer cinq niveaux de services, avec un service gratuit comparable et compatible au GPS qui offrira jusqu’à une précision horizontale de moins de quatre mètres et un service commercial payant qui permettra de descendre sous un mètre de précision, voire de seulement dix centimètres en complétant la réception satellitaire par une triangulation de signaux provenant de stations terrestres.
Si l’Union européenne cherche à se dégager du giron des États-Unis en ayant sa propre constellation de satellites, plusieurs autres puissances régionales ou mondiales entendent elles aussi disposer de leur propre système de positionnement. Certains sont d’ores et déjà en place, comme le GLONASS russe et le Beidou chinois. D’autres sont en cours de conception. C’est le cas de l’Inde avec l’INRSS.
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