« 11 % des professionnels de la cybersécurité sont des femmes. » Tel est le constat dressé par Kaspersky Lab dans son étude publiée le 8 novembre 2017 au sujet des écarts de genre dans le domaine de la cybersécurité.
Dans ce document, l’entreprise moscovite spécialisée dans les antivirus et autres outils de sécurité cherche à comprendre pourquoi les femmes sont peu nombreuses à choisir ce domaine d’expertise.
« Les écarts de compétence ne sont pas liés au genre. Nous avons constaté que les jeunes femmes ont les compétences pour entrer dans cette industrie, et qu’elles ont tendance à avoir des opinions positives sur le rôle de la cybersécurité dans la société. Elles ne poursuivent pas, cependant, des carrières dans la cybersécurité, et notre recherche s’intéresse à deux causes : l’orientation scolaire, et le manque de modèles », souligne Kaspersky Lab.
Deux facteurs : l’orientation scolaire et le manque de modèles
Ces deux facteurs explicatifs mis en avant par l’entreprise ne surprendront sûrement pas grand monde. En France, le rapport « Gender Scan 2017 » a déjà mis en évidence que la proportion de femmes tendait à chuter dans les formations high-tech.
Quant aux modèles féminins qui pourraient susciter des vocations, certaines entreprises du secteur tentent de s’améliorer, même si du chemin reste encore à parcourir.
Un sentiment d’illégitimité quand elles n’ont jamais codé
« Nous avons constaté que les garçons sont significativement plus susceptibles que les filles de choisir les mathématiques (49 % contre 36 %) et l’informatique (21 % contre 7 %) comme leurs matières préférées à l’école. Ces thèmes sont au fondement d’une carrière dans la cybersécurité — en effet, plus de 57 % des femmes interrogées ont cité l’absence d’expérience dans le codage comme une raison de ne pas choisir la cybersécurité pour leur carrière », poursuit cette étude.
Même lorsque les femmes interrogées sont attirées par une carrière touchant à la cybersécurité, elles connaissent mal les compétences demandées par les employeurs. 45 % des femmes sondées ne connaissent pas les possibilités de carrière dans la cybersécurité, et l’expliquent par leur méconnaissance du codage ou un faible niveau en mathématiques.
Enfin, l’étude de Kaspersky rappelle que les stéréotypes associés au domaine de la cybersécurité — dont le cliché du pirate prostré devant son ordinateur dans le noir, avec une capuche sur la tête, fait partie — n’aident pas les femmes à se sentir concernées par ce secteur professionnel.
Bien que Kaspersky Lab souligne que son étude n’a rien de sociologique, de tels chiffres ont le mérite de rappeler que des biais genrés sont encore présents dans certains secteurs professionnels de la tech. Il y a quelques mois, c’est le sentiment d’insécurité des femmes astronomes racisées qui faisait l’objet d’une étude menée par l’Université de l’Illinois.
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