Evan Spiegel, le fondateur et patron de Snapchat, l’assure : sa messagerie de photos et vidéos éphémères ne risque pas de traverser les problèmes actuellement rencontrés par un réseau social comme Facebook. À l’en croire, la désinformation et les campagnes d’influence politique — comme celle menée par des comptes russes pendant l’élection présidentielle américaine de 2016 — ne peuvent y trouver leur place.
Dans une tribune publiée ce mercredi 29 novembre sur Axios, le jeune milliardaire s’en prend à un attribut popularisé par son rival : « Le fil d’actualité personnalisé a révolutionné la façon dont nous partageons et consommons du contenu. Mais soyons francs : cela s’est fait en contrepartie d’un coup très dur porté aux faits, à nos cerveaux et au monde des médias. »
Evan Spiegel prend ainsi clairement ses distances avec les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter : « Même si beaucoup de gens considèrent Snapchat comme un réseau social, [l’appli] sert surtout à discuter avec ses amis, [à l’aide d’une forme] de SMS visuels. » Selon Evan Spiegel, Snapchat serait plus proche de Netflix que de ces plateformes, au motif que la messagerie, comme le service de VOD, s’appuie sur le comportement de ses utilisateurs et leurs historiques pour leur formuler des recommandations — au lieu de se baser sur le comportement de leurs amis.
Evan Spiegel tente de rassurer les investisseurs
La tribune d’Evan Spiegel vise clairement à rassurer les investisseurs de Snapchat après son entrée en bourse décevante. Les mauvaises ventes des Spectacles, les lunettes-caméra commercialisées par l’entreprise, sont aussi difficiles à encaisser pour Snapchat, qui entendait prouver la solidité de son modèle économique en s’imposant dans la vente de produits tech. L’appli vient en outre de détailler la future refonte de son interface.
« Nous pensons que [nos algorithmes] nous préservent contre les fake news et la course aux amis ou aux distractions sans intérêt » affirme en outre Evan Spiegel sur Axios, dans un tacle évident à Facebook, qui n’a pas digéré le refus de Spiegel au rachat de Snapchat par le géant, qui avait mis 3 milliards de dollars mis sur la table en 2013. Depuis, le réseau social copie régulièrement les fonctionnalités les plus populaires de la messagerie éphémère, comme les Stories.
Evan Spiegel reconnaissait lui-même il y a quelques mois que la stratégie principale de Snapchat consistait à « assurer [une forme] de créativité », tout en riant à l’idée qu’il soit effrayé par la concurrence d’un rival aussi influent que Facebook : « Quand vous créez quelque chose de génial, les gens tentent forcément de vous copier. Yahoo dispose d’un moteur de recherche mais ça n’en fait pas Google pour autant ».
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