Dans quelques semaines, la Russie pourrait être amenée à interdire la commercialisation des produits Apple sur son territoire, en raison de l'incompatibilité de la politique de la firme de Cupertino avec la nouvelle législation sur l'hébergement des données par les services de stockage à distance, dont l'entrée en vigueur doit survenir le 1er janvier 2015.
C'est le scénario assez improbable qui est en train de prendre forme en Russie, suite à la décision cet été du parlement d'adopter une loi ordonnant aux services en ligne de mettre en place des serveurs dans le pays s'ils sont utilisés par des Russes. En cas de refus, les sociétés récalcitrantes s'exposeront à des représailles tant sur le plan judiciaire qu'au niveau commercial.
Les nouvelles règles édictées par les autorités russes ne se limitent pas Apple. Dans un souci de conserver la maîtrise du réseau des réseaux, elles ciblent non seulement les sociétés étrangères proposant des solutions de sauvegarde en ligne, mais aussi les firmes ayant accès à des informations provenant de citoyens russes, à commencer par les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter.
Dans le cas d'Apple, c'est évidemment iCloud qui est visé. Si des discussions entre le groupe américain et Moscou ont lieu, elles n'ont manifestement rien donné pour le moment. Selon Übergizmo, qui s'appuie sur un compte-rendu publié par un site web russe, l'interdiction des iPhone et des iPad pourrait survenir dès le 1er janvier parce qu'Apple a maintenu le stockage des données aux USA.
Apple cédera-t-il aux nouvelles exigences de la Russie ? Si les positions sont pour l'instant figées, la firme de Cupertino pourrait finalement accepter d'installer des serveurs sur place. L'entreprise américaine a d'ailleurs fait la même chose en Chine pour stocker "dans le cloud" des données d'utilisateurs chinois. Microsoft, IBM et Amazon ont aussi des installations sur place.
Si Apple accepte de mettre en place des infrastructures en Russie, la question de l'accès aux données personnelles des Russes par leurs autorités se posera évidemment. Même si le groupe américain promet de chiffrer les informations de ses clients, c'est lui qui dispose des clés. Et dans un monde post-Snowden, il a été révélé que les grands groupes high tech sont parfois amenés à coopérer avec les États.
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