C'est une avancée historique dans l'exploration spatiale. Au terme d'un voyage de dix années dans le système solaire, le satellite Rosetta est parvenu à se placer en orbite autour de la comète 67P / Tchourioumov-Guérassimenko et à déposer l'atterrisseur Philae, à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre. Et, une fois n'est pas coutume, ce sont les Européens qui sont à l'origine de cet exploit.
Incontestablement, la mission Rosetta est une réussite. Même si Philae ne s'est pas ancré correctement sur la comète, ce qui empêche pour l'instant d'utiliser certains de ses instruments scientifiques, le robot a atteint la surface dans le bon sens et sans subir de dégâts particuliers. Les autres outils de l'atterrisseur sont fonctionnels et les premières données ont d'ores et déjà été livrées.
En marge des mesures qui sont effectuées sur la comète, le robot Philae prend également de nombreuses photographies de son environnement immédiat. Celles-ci sont évidemment diffusées par l'agence spatiale européenne (ESA), qui est à l'origine de la mission Rosetta. Or, ce qui est remarquable, outre le fait que ces clichés révèlent en détail la surface d'une comète, c'est le choix de la licence.
Comme le note David Monniaux, l'agence spatiale européenne a en effet choisi une licence libre copyleft issue des Creative Commons pour encadrer l'utilisation et la distribution des photos prises avec la caméra de navigation NavCam (Navigation Camera). Le contrat en question n'impose que deux choses : la mention de la paternité de l’œuvre et le partage des conditions initiales à l'identique.
L'album regroupant les clichés de 67P se trouve ici.
Cette décision tranche avec les habitudes de l'ESA, puisque les clichés qu'elle propose sont généralement sous le régime classique du droit d'auteur. En effet, ses photos nécessitent une autorisation préalable pour être réutilisées. Or, les licences Creative Commons ont l'avantage d'indiquer immédiatement ce qu'il est possible ou non de faire, sans avoir à solliciter le propriétaire des clichés.
Reste à savoir si ce choix préfigure un changement dans la politique de l'agence spatiale européenne. Car derrière la question des licences se joue aussi la visibilité de l'ESA et de ce qu'elle accomplit face aux autres agences spatiales. Or, force est de constater que dans ce domaine, l'imagerie de l'espace disponible sur la toile provient essentiellement de la NASA (et a fortiori l'imagerie libre, en témoigne ses albums sur Flickr).
( photo : CC BY-SA ESA )
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