C’était en 2014. Désireuse de ne plus accorder à Google l’exclusivité mondiale du statut de moteur de recherche par défaut dans Firefox, la fondation Mozilla annonçait la signature de plusieurs partenariats avec d’autres prestataires, selon les régions du globe. Aux États-Unis, c’est avec Yahoo qu’un terrain d’entente a été trouvé : le portail web devait gérer les requêtes des internautes américains jusqu’en 2019.
Cela étant, ce deal n’avait rien d’incontournable pour les utilisateurs : ils gardaient la possibilité de changer à tout moment de moteur en se rendant dans les paramètres du navigateur et de mettre le service de leur choix (c’était aussi le cas quand Google était le choix proposé par défaut). Mais encore fallait-il le savoir et connaître la façon de faire une telle manipulation.
Mais patatras : alors que l’accord devait durer cinq ans, Mozilla a décidé au début du mois de novembre de le dénoncer et de renouer des liens avec la firme de Mountain View. Cela n’a évidemment pas beaucoup plu à Verizon, la maison-mère de Yahoo, qui considère que le contrat a été rompu improprement. Cela ne lui a pas plu du tout même, car une action en justice a été lancée dans la foulée, rapporte The Register.
Yahoo dit qu’il « a subi et continuera de subir un préjudice en matière de concurrence au sujet de ses activités et de sa réputation, parmi d’autres préjudices, et les violations matérielles et le comportement de mauvaise foi de Mozilla sont un facteur important dans la cause de ce préjudice ». Être le moteur de recherche par défaut sur Firefox assure en effet à son éditeur une certaine visibilité.
Pour sa part, la fondation Mozilla a déclaré que sa décision est conforme au contrat qui a été signé il y a trois ans, en se basant sur « un certain nombre de facteurs, y compris le fait de faire ce qui est le mieux pour notre marque, nos efforts pour fournir une recherche de qualité sur le web, et l’expérience de contenu plus large pour nos utilisateurs ».
Question financière
Cependant, des raisons financières ont aussi joué dans ce revirement. Mozilla a en effet à son tour déposé plainte, en laissant entendre que Yahoo n’a pas correctement rempli sa part du contrat. « Dans cette action, Mozilla demande une injonction pour forcer Yahoo et la société qui l’ a acquise plus tôt cette année à effectuer les paiements requis en vertu de [l’accord] », lit-on dans le document.
Cependant, la plainte indique aussi que les paiements n’auraient cessé que le 31 octobre 2017, ce qui au moment de la rupture, n’est pas une date excessivement éloignée dans le temps. D’autres arguments sont développés de part et d’autres mais la question financière apparaît clairement comme l’argument central, ou en tout cas le prétexte, pour justifier une rupture précoce du contrat.
Dans tous les cas de figure, cette affaire fait au moins un heureux : Google.
Même si son retour comme moteur de recherche par défaut sur Firefox aux USA signifie le retour des versements à la fondation Mozilla, la firme de Mountain View est de nouveau la porte d’entrée d’un certain nombre d’internautes outre-Atlantique. C’est une place absolument stratégique pour l’accès à l’information, à la publicité et à l’e-commerce. Et cela vaut bien quelques dépenses.
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