La course au développement de la conduite autonome bat son plein et, alors qu’il se croyait en pole position avec son programme Drive Me, Volvo doit revoir ses ambitions à la baisse. Annoncée en 2014, son initiative devait équiper cent familles suédoises avec une voiture autonome de niveau 4 à tester sur des portions ciblées.
Aujourd’hui, on parle plus volontiers de cent personnes impliquées et de véhicules beaucoup moins avancés technologiquement avec une conduite autonome de niveau 2, soit des assistances que l’on trouve déjà chez certains concessionnaires. Néanmoins, Volvo demeure optimiste quant à ses chances de commercialiser une voiture 100 % autonome en 2021.
Moins d’ambitions aujourd’hui pour plus d’ambitions demain
« Durant le développement, certaines questions que nous pensions difficiles ont trouvé des réponses plus rapidement que prévu. Mais nous sommes aussi tombés sur plus de problèmes à résoudre » explique Marcus Rothoff, directeur du programme de la conduite autonome, dans les colonnes d’Automotive News Europe.
L’intéressé justifie les changements apportés à Drive Me par l’évolution technologique hyper rapide, « comme les avancées se font à un rythme élevé, nous voulons retarder les décisions le plus possible ». Traduction : il est encore trop tôt pour mettre une voiture autonome de niveau 4 entre les mains du public. Car, demain, les capteurs seront encore mieux que ceux d’aujourd’hui. Sans parler de l’enjeu de l’électrification, « l’architecture électrique représente un challenge énorme », et la nécessité d’éduquer les gens, de les rassurer quant à la sécurité.
Il y a aussi la question de l’offre à proprement parler. Quel produit faut-il proposer ? « La voiture autonome doit être la plus sécurisée possible. Mais vous n’achetez pas une voiture uniquement pour sa sécurité. Il faut définir sa valeur » ajoute Marcus Rothoff, suggérant que Volvo tâtonne encore sur ce produit du futur.
Autrement dit, Volvo n’est pas encore prêt à accélérer. Mais toujours est-il qu’il a envoyé les premières XC90 à des familles triées sur le volet. Elles sont équipées d’une batterie de caméras pour permettre aux ingénieurs d’observer la manière dont les cobayes interagissent avec les technologies de conduite semi-autonome. Le but est de récolter un maximum de données pour s’assurer de lancer le meilleur véhicule autonome d’ici quatre ans. « Nos retours vont aider à voir des choses qui ne sont pas évidentes » confie Alex Hain, membre du programme Drive Me.
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