Si Facebook ne risque pour l’instant aucune sanction, le réseau social prend très au sérieux les accusations d’abus de position dominante formulées, en Allemagne, par l’Office fédéral de lutte contre les cartels à ce stade de son enquête. Et pour cause : les premiers résultats sur la collecte des données personnelles des utilisateurs du géant remettent directement en question le modèle économique de Facebook, fondé sur la publicité ciblée.
Grâce à cette enquête débutée en mars 2016, l’Office fédéral de lutte contre les cartels estime que Facebook récolte beaucoup trop d’informations personnelles sur ses utilisateurs, notamment en dehors de celle-ci, notamment via WhatsApp et Instagram — deux applis qui appartiennent à l’entreprise. Mais aussi en visitant simplement une page qui contient le bouton « j’aime » de Facebook, même si l’utilisateur ne clique pas dessus.
« Avant tout, nous considérons que la collecte de données en dehors du réseau social Facebook et son inclusion dans le compte Facebook sont problématiques », a ainsi déclaré Andreas Mundt, président de l’Office fédéral des cartels cité par Reuters. Ce procédé vaut déjà des problèmes à Facebook avec différentes autorités de régulation européennes, dont, dernièrement, la Cnil, qui vient de lui adresser une mise en demeure.
« Nous ne sommes pas dominants »
Facebook se dit prêt à collaborer avec l’Office, tout en estimant que ce premier avis « livre une représentation inexacte [de l’entreprise] ». Yvonne Cunnane, responsable de la protection des données au sein du réseau social, a également fait part de ses doutes : « Malgré notre popularité en Allemagne, nous ne sommes pas dominants. »
La conclusion définitive de l’enquête est attendue au début de l’été 2018, quand l’Office pourra soit abandonner ses charges, soit obtenir certaines garanties de Facebook ou encore interdire certaines de ses pratiques contestées. Si l’organe opte pour une condamnation, celle-ci peut s’élever jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel de Facebook.
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