Google avait annoncé la couleur début juin : à l’avenir, un bloqueur de publicités allait être intégré par défaut à son navigateur web, Chrome. Toutefois, la firme de Mountain View n’avait pas indiqué à quelle date précise son « adblock » allait entrer en service. Nous savions que ce serait en 2018, pour laisser du temps aux annonceurs afin qu’ils se préparent, mais ni le jour ni le mois n’avaient été communiqués.
C’est désormais chose faite : ce sera le 15 février 2018, rapportent nos confrères de Venture Beat. De toute évidence, l’activation du bloqueur de publicités ne sera pas liée à l’arrivée d’une nouvelle version de Google Chrome puisque le calendrier actuel ne prévoit aucune sortie particulière à cette date : Chrome 64 doit en effet sortir le 23 janvier et Chrome 65 le 6 mars.
L’arrivée de cet outil a été précédée d’une phase longue de plusieurs mois au cours de laquelle Google a vérifié son bon fonctionnement dans les versions de travail du navigateur, destinées aux développeurs, et la version de test de Chrome, Canary. Les tests ayant été concluants, l’entreprise américaine s’apprête désormais à le proposer dans la déclinaison grand public de son logiciel.
Une nuance doit toutefois être apportée.
Google, qui dépend massivement de la publicité, ne cherche pas à tuer la publicité en ligne. Son objectif est de s’attaquer aux publicités que les internautes aiment le moins, c’est-à-dire celles dont l’apparition à l’écran et le comportement posent des problèmes, en affectant la qualité du surf : son en lecture automatique, pop-ups, réclames qui viennent s’intercaler entre deux pages d’un site…
La logique de l’entreprise américaine est de reculer pour mieux sauter : en effet, elle n’ignore évidemment pas que l’adoption des adblockers est en croissance continue depuis plusieurs années. En sacrifiant certaines publicités qui sont objectivement désagréables pour tout le monde, Google essaie de réinstituer un comportement vertueux et une relation plus apaisée entre lecteurs et annonceurs.
Et ainsi continuer à dégager de colossaux profits grâce à la publicité.
Pour distinguer les bons formats publicitaires des mauvais, Google s’est basé sur l’étude conduite en début d’année par la Coalition for Better Ads auprès des internautes, qui sont les premiers concernés dans cette histoire. C’est donc sur ces lignes directrices que l’outil de la firme de Mountain View fonctionnera et tout le monde sera concerné, y compris Google Adsense.
Il reste maintenant un peu moins de deux mois aux éditeurs et aux régies publicitaires pour se préparer. Même chose pour les gérants de sites : à ce propos, l’entreprise fournit un utilitaire nommé « rapport relatif à l’expérience publicitaire » qui permet de tester son site et voir s’il correspond aux standards plébiscités par les utilisateurs. Un guide des bonnes pratiques est aussi fourni.
Google mais aussi Apple
Google a une vraie carte à jouer, dans la mesure où son navigateur web est utilisé par plus de 60 % des internautes dans le monde. L’entreprise américaine dispose donc des leviers nécessaires pour agir sur la face du web et, en l’occurrence, pour le mieux. Et cela, même si Google est en la matière juge et partie, puisque Google est à la fois l’éditeur de Chrome et une société qui dépend essentiellement de la publicité.
Google n’est pas le seul géant du web à lutter contre certains aspects désagréables de la publicité. De son côté, Apple aussi est entré en guerre, mais contre un autre adversaire : celui de la publicité ciblée.En effet, depuis que la firme de Cupertino a mis en place sa nouvelle gestion des cookies, les annonceurs qui basaient leurs activités là-dessus sont en train d’enregistrer un recul de leurs revenus.
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