Chaque année, Mark Zuckerberg prend une résolution aux airs de défis. Il a par exemple appris le Mandarin ou visité chaque état de son pays. Cette année, cette tradition se poursuit et à première vue, le challenge que le CEO de Facebook se donne peut sembler un brin ironique : réparer Facebook. En somme, faire son travail de CEO. Cela dit, au-delà de cette blague qui nous fait sourire, le challenge que Zuckerberg s’est donné est plus profond qu’il n’y paraît et pourrait augurer du meilleur pour la plateforme après une de ses années les plus difficiles.
« Le monde semble aujourd’hui anxieux et divisé et Facebook a beaucoup à faire — que ce soit protéger nos communautés des abus et de la haine, nous défendre contre les tentatives d’interférence des états ou être sûrs que le temps passé par nos utilisateurs sur Facebook est du temps qu’ils ne regretteront pas ». C’est, en somme, le résumé de tous les problèmes qui ont miné l’année du réseau social : son incapacité à endiguer le discours de haine (quand il n’est pas passé pour un de ses moteurs), son rôle au service de la propagande des états (on pense à l’élection de Trump et à l’ingérence russe) et l’idée, toujours plus présente, que les réseaux sociaux ne sont plus des outils pratiques, mais des voleurs de temps.
Bref, s’il fallait que le Zuckerberg admette ces problèmes une bonne fois pour toutes, c’est chose faite. Et la suite du texte est également intéressante : Zuckerberg estime que cette tâche englobe des questions d’histoire, d’éducation civique, de philosophie politique, mais implique aussi les médias, les gouvernements et la technologie. Le CEO compte s’entourer de groupes de travail pour étudier tout cela.
Sa conclusion est peut-être la plus étonnante pour qui connaît le fonctionnement de Facebook : Zuckerberg réfléchit sur le concept de décentralisation au cœur même de la technologie. Il rappelle que la mission de Facebook est de donner du « pouvoir au peuple » et que cette mission semble de moins en moins claire : au contraire, gouvernements et sociétés de la tech semblent tout mettre en œuvre pour centraliser le web et le pouvoir qui lui est associé. Le CEO ose même évoquer la surveillance des citoyens par les états.
Zuckerberg tiendra-t-il sa promesse ?
S’il tient sa promesse — ce qu’il a fait depuis qu’il a commencé ces challenges annuels –, Facebook pourrait avoir une toute autre figure fin 2018. Peut-on l’imaginer comme un réseau décentralisé, qui donnera du pouvoir aux individus, combattra les discours de haine et permettra de pousser l’esprit critique des citoyens afin qu’ils ne tombent plus dans le piège de la propagande ?
C’est tout ce qu’on souhaite. En attendant, tag un ami qui devrait se marier avec un phoque en 2018.
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