Ces dernières années, si vous avez suivi l’évolution technologie des téléviseurs, vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes passés à la 4K et au HDR — High Dynamic Range.
C’est ce dernier qui nous intéresse ici, plus perceptible, sans doute, que le simple gain de définition puisqu’il s’agit d’augmenter le contraste des images à l’écran. Néanmoins, derrière ce label, il existe différents formats pour obtenir ce fameux résultat HDR.
Aujourd’hui, une majorité de produits est compatible avec le format HDR10, une technologie d’image qui augmente les contrastes, en alliant des scènes sombres plus lisibles et des pics lumineux plus intenses, pour une dynamique palpable. Toutefois, en tant que format, le HDR10 se frotte à deux déclinaisons plus évoluées : d’un côté le HDR10+, une version améliorée, de l’autre, le Dolby Vision. Au risque de s’y perdre au gré des annonces des différents acteurs du marché.
Qui fait quoi ?
Ainsi, durant le CES 2018, le constructeur Panasonic a tranché, ou presque — nous y reviendrons. Alors qu’Apple, Netflix, LG, Sony ou encore Oppo croient au Dolby Vision, le japonais préfère miser sur le HDR10+. Ses futurs téléviseurs OLED — les FZ800 et FZ950 — seront compatibles avec le format d’image développé par Samsung et la Fox, rejoint par Warner Bros. et approuvé par la Blu‑Ray Disc Association.
Cela ne manquera pas de créer toujours plus de confusion dans l’esprit des consommateurs. Un rapide coup d’œil au schéma ci-dessous vous donnera un aperçu du beau barnum dans lequel est embourbé le HDR.
HDR10+ versus Dolby Vision
Car si tous les diffuseurs dignes de ce nom sont capables d’afficher du HDR10 avec la source idoine, ce ne sera pas le cas du HDR10+ (10 bits) et du Dolby Vision (12 bits). Ces deux formats concurrents, au contraire du simple HDR10, utilisent des métadonnées dynamiques pour des contrastes plus saisissants et, surtout, variables d’une scène à l’autre en fonction de ce qui est affiché (le HDR10, lui, reste sur des valeurs fixes tout le temps). Ils nécessitent dès lors l’équipement qui va avec.
Par son statut, libre de droit, le HDR10+ se distingue du Dolby Vision, un format propriétaire payant, mais paradoxalement déjà bien adopté. Par exemple, Netflix n’a pas hésité alors qu’il se pose toujours des questions sur son rival. « Nous soutenons déjà le HDR10, pas la variante HDR10+, mais il y a une possibilité que nous l’intégrions dans le futur. Ce n’est pas dans nos plans pour le moment », confiait Richard Smith dans les colonnes de TechRadar. Amazon Prime, lui, a opté pour le HDR10+ et en diffuse déjà sur les téléviseurs Samsung sortis en 2017.
Panasonic, donc, suit le mouvement lancé par Samsung. Cependant, sa prochaine gamme de lecteur Blu-ray UHD comportera un modèle compatible Dolby Vision. Traduction : Panasonic vous autorisera à regarder un contenu Dolby Vision, mais pas sur ses téléviseurs. Un non-sens total d’un point de vue stratégique, mais compréhensible si on se place du côté des consommateurs (on parle ici du lecteur le plus cher, donc le plus susceptible d’abaisser toutes les barrières).
Conséquence : vous pourriez très bien vous retrouver avec un disque Blu-ray UHD compatible Dolby Vision, sans avoir l’équipement adéquat (il faut le téléviseur, le lecteur et, le cas échéant, l’amplificateur compatibles), tout simplement parce que vous avez choisi, peut-être sans le vouloir, le HDR10+. Et vice-versa.
Dans l’absolu, le commun des mortels se souciera peu de cette bataille — ils se satisferont du flux HDR10 intégré aux deux technologies — mais les puristes, ceux qui mettent des milliers d’euros pour avoir la meilleure image possible, seront bien embêtés à l’heure de choisir un camp (comme à l’époque du Blu-ray et du HD-DVD). Surtout si l’un des deux finit par s’effondrer, ce qui est toujours un risque lorsque nous sommes en présence d’un affrontement.
On peut penser que le HDR10+, ouvert et gratuit, sera majoritairement soutenu. « Avec Samsung et Panasonic, nous voulons standardiser le processus d’attribution des licences pour que les partenaires, y compris les créateurs de contenus et les fabricants de téléviseurs et autres appareils, puissent facilement intégrer cette technologie et offrir à tous une expérience de visualisation optimale », souligne la Fox. Mais toujours est-il qu’on ne saurait, aujourd’hui, quelle télé vous conseiller si vous voulez obtenir la meilleure image possible, qu’importe le contenu (VOD ou physique). La faute à des constructeurs qui refusent de s’entendre sur un même format.
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