Ca devait être une opération séduction pour l’industrie du disque en Grande-Bretagne, et ça pourrait devenir l’un des plus grands scandales de l’ère du P2P. A l’occasion de la Semaine Nationale de la Musique, du 16 au 20 octobre 2006, le gouvernement, les maisons de disques et les revendeurs de musique se sont alliés pour une opération éducative baptisée « My Music ». 1.400 écoles participent à cet évènement qui doit permettre aux jeunes écoliers britanniques de découvrir différents styles de musique et les métiers de la filière musicale.
Pour les besoins de l’opération, les écoles doivent recevoir un kit d’enseignement avec en son coeur une sélection de 10 morceaux de musique de nouveaux artistes britanniques, dans les différents genres musicaux. A 12 ans, Amy Thomas fait partie des artistes qui avaient été sélectionnés pour figurer sur la compilation. Mais la British Phographic Industry (BPI), l’équivalent anglais du SNEP et responsable de l’opération pour les maisons de disques, a finalement mis son veto à la sélection de la jeune fille. La BPI aurait en effet préféré écarter Amy Thomas après avoir découvert que sa maison de disques n’était autre que Flowerburger Records, un label indépendant opposé à la politique répressive menée par la BPI à l’encontre des P2Pistes. Le label se livre à une véritable croisade contre la BPI avec une pétition signée entre autres par le manager d’Avril Lavigne, lui même en croisade contre la RIAA aux Etats-Unis.
La jeune artiste a raconté ses déboires sur le site Bebo, et a pu réunir une cinquantaine d’écoliers pour protester devant les locaux de la BPI. Depuis une petite communauté est en train de naître pour boycotter My Music et faire la promotion du disque de Amy Thomas, qui doit sortir la même semaine. « Tous mes amis le font. C’est juste quelque chose qui semble naturel à faire« , indique-t-elle à propos du téléchargement sur les réseaux P2P.
Bien sûr, en tant que co-organisatrice la BPI est libre de choisir qui elle souhaite pour sa compilation My Music. Mais elle aura de plus en plus de mal à convaincre politiques et public qu’elle parle au nom des artistes et pour les maisons de disques, et non pour elle-même et pour les majors qu’elle représente. La présence de Flowerburger Records était d’autant moins tolérable pour la BPI qu’elle entendait aussi profiter de l’occasion pour éduquer les enfants sur « les questions autour du droit d’auteur« . Pas facile quand un mouton noir dit aux jeunes que peut-être finalement télécharger n’est pas si grave et que, sait-on jamais, c’est peut-être même la voie de l’avenir…
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