Nous étions encore à l’aéroport de Los Angeles, de retour du CES, quand un message a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux américains : un missile serait en direction d’Hawaii. This is not a drill comme disent les anglophones : cette fois, il n’était pas question d’une répétition, mais bien d’une véritable tête explosive armée et prête à semer la destruction sur l’archipel. Sauf que tout était faux : à la manière de notre SAIP bien de chez nous, la vraie alerte était une erreur officielle.
Le gouvernement américain a mis 38 minutes à se rendre compte de sa bévue et à envoyer un deuxième communiqué. Le système mis en place pour la région consiste en une notification push géolocalisée qui va envoyer une alerte à tous les smartphones. Le deuxième communiqué a été envoyé de la même manière, avec en plus des messages sur les panneaux d’information des autoroutes et des centres commerciaux. Ce laps de temps a suffi à créer quelques mouvements de paniques bien légitimes — difficile de faire autre chose que paniquer quand on vous dit de trouver un refuge immédiatement.
Mais contrairement à SAIP qui n’avait pas donné l’alerte à Nice par une chaîne d’erreurs techniques et humaines ou avait diffusé ses tests dans des zones non concernées, ici, l’erreur est séparée entre l’humain et… le design. En effet, il semblerait que l’alerte n’ait pas été celle d’un logiciel, mais celle d’un employé qui aurait appuyé sur le mauvais bouton. Peut-on le lui reprocher ? L’enquête commandée par la FCC — organe central pour la régulation des télécommunications aux USA — en décidera, mais le Washington Post pointe déjà une erreur de design.
Il semblerait en effet que la commande associée au lancement d’une alerte soit contenue dans un menu déroulant qui propose également de lancer un test — à savoir, tester les infrastructures sans envoyer d’alerte. Ce qui aurait dû se passer. Nos confrères de TheNextWeb ont reproduit ce à quoi pourrait ressembler un tel menu sur l’interface de l’officier en charge.
Ce menu déroulant, peu clair, pourrait être donc autant responsable que la personne qui a cliqué dessus. Sur une infrastructure aussi critique que celle-ci, on ne peut qu’attendre une différenciation claire des boutons qui déclenchent des actions aussi radicalement différentes.
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