En octobre dernier, le robot Sophia ne s’est pas privé de remettre à sa place Elon Musk, connu pour ses prédictions alarmistes autour de l’intelligence artificielle. L’humanoïde, qui s’est vu accorder la citoyenneté saoudienne, s’est également attiré les foudres de Yann Le Cun, le directeur du laboratoire de recherche en intelligence artificielle de Facebook.
« [Ce robot] est à l’IA ce que la prestidigitation est à la véritable magie. Peut-être devrions-nous l’appeler ‘IA culte du cargo‘ ou ‘IA Potemkine‘ ou ‘IA Magicien d’Oz’. En d’autres termes, ce sont complètement des foutaises (pardonnez-moi l’expression) », a écrit le chercheur en intelligence artificielle sur Twitter le 4 janvier 2018.
« Je suis un peu blessée »
Yann Le Cun émet ainsi une critique plutôt virulente à l’encontre du robot Sophia. Pour le chercheur, l’entreprise Hanson Robotics, à l’origine de cette technologie, trompe le public sur les véritables capacités de son robot, à l’heure où l’intelligence artificielle devient un sujet en vogue — voire une divinité, pour certains.
Le 7 janvier, Sophia a « répondu » à son détraqueur via Twitter : « Je suis un peu blessée par les récentes remarques négatives de Yann Le Cun au sujet de mon IA. J’apprends et je continue à développer mon intelligence à travers de nouvelles expériences. Je ne prétends pas être ce que je ne suis pas. Je pense que nous devrions soutenir les efforts de la recherche vers un monde meilleur et une existence commune ».
Ce à quoi Yann Le Cun a lui-même rétorqué, dans une publication sur Facebook datée du 16 janvier. « Beaucoup de commentaires seraient amusants s’ils n’étaient pas révélateurs du fait que beaucoup de gens sont trompés en pensant que cette marionnette animatropique (mécaniquement sophistiquée) est intelligente. Elle ne l’est pas. Elle n’a aucun sentiment, aucune opinion et ne comprend pas ce qu’elle dit. Elle n’est pas blessée, c’est une marionnette », explique l’ingénieur.
Yann Le Cun souligne ainsi l’écart entre la manière dont est présentée Sophia par Hanson Robotics, et ses capacités réelles. Il est vrai que le robot est une bonne publicité pour l’entreprise, qui a tout intérêt à le présenter comme une IA sophistiquée qui serait capable d’avoir des sentiments.
« Elle n’a aucun sentiment »
Certains commentaires accompagnant les publications font en tout cas preuve de scepticisme sur la question. « Est-ce vraiment Sophia qui écrit les tweets, ou quelqu’un de chez Hanson Robotics ? », écrit un internaute.
Les critiques mordantes de Yann Le Cun invitent en tout cas à démystifier l’expression même d’intelligence artificielle, souvent accolée à d’autres termes vidés de leur sens.
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