Les autorités européennes ne sont pas les seules à se demander si Google est en train d'abuser de sa position très privilégiée dans l'écosystème mobile avec Android. En Russie également, l'autorité de la concurrence locale (service fédéral anti-monopole de la Russie (FAS)) a ouvert une enquête pour étudier un possible abus de position dominante de la firme de Mountain View.
À l'origine de cette investigation se trouve Yandex, un portail russe disposant de son propre moteur de recherche (qui est devenu le moteur de recherche par défaut sur la version russophone de Firefox). Celui-ci affirme que Google impose aux fabricants de terminaux qui optent pour Android de faire de Google le moteur de recherche par défaut et de préinstaller ses principaux services.
En Russie, Google est en position de force dans les mobiles. Sa part de marché est même en progression : ainsi, elle était supérieure à 73 % au deuxième trimestre 2013, selon le cabinet d'analyse IDC. Elle serait aujourd'hui, selon Yandex, à 86 %. Dès lors, nombreux sont les observateurs à se demander si Google ne se sert pas d'Android pour avoir un avantage inéquitable dans le mobile.
Ces accusations sont similaires à celles formulées en Europe contre Google. Le groupement FairSearch, qui réunit notamment Nokia, Microsoft, Oracle, Expedia, Twenga ou encore TripAdvisor, et qui a ses propres intérêts à défendre, estime que Google forcerait par contrat les constructeurs à mettre en avant les icônes de lancement d'applications comme YouTube ou Gmail lorsqu'ils choisissent Android.
De cette façon, Google orienterait les usagers vers ses applications déjà installées, plutôt que de les mettre en concurrence avec les solutions d'autres éditeurs.
Mais c'est une stratégie dangereuse, si elle est avérée. Si le service fédéral anti-monopole de la Russie établit la culpabilité de Google, l'entreprise américaine s'exposerait à une très lourde condamnation. Il suffit de voir la sanction infligée par l'Union européenne à Microsoft dans le dossier Internet Explorer / Windows : le montant de l'amende a atteint 561 millions d'euros.
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