Orange est prêt à prendre en charge à lui tout seul la résorption des zones blanches si aucun accord n'est trouvé avec les autres opérateurs. C'est l'engagement qu'a pris Stéphane Richard cette semaine, à l'occasion d'un entretien accordé aux Échos. D'après lui, il faudra mobiliser "quelques dizaines de millions d'euros" pour fournir une bonne fois pour toute une couverture mobile complète du territoire.
"Ce à quoi Orange pousse très fort, c'est à la définition d'un accord national avec les autres opérateurs pour couvrir, au-delà des seuls centres-bourgs, toutes les zones que les collectivités locales présenteront comme d'intérêt et non couvertes à ce jour, dans une logique de guichet", explique le PDG, qui espère trouver un accord avec SFR-Numericable, Bouygues et Free Mobile afin de partager le fardeau.
Quand Orange sera-t-il prêt à passer de la parole aux actes ? "Dès cet été", assure-t-il. À défaut d'un partenariat avec les autres opérateurs, le groupe assure qu'il se tournera malgré tout vers les collectivités locales.
La soudaine mobilisation d'Orange contre les dernières zones blanches du territoire sera certainement accueillie avec enthousiasme par les Français tenus à l'écart de la téléphonie mobile et qui constatent au quotidien la réalité de la fracture numérique. Mais l'activisme de l'opérateur historique n'a pas surgi de nulle part : il a fallu que le gouvernement évoque des contraintes pour faire bouger les lignes.
"Toutes les zones blanches doivent avoir disparu dans 18 mois. Mais je souhaite que l'on aille au-delà de ce qui était prévu en inscrivant dans la loi l'obligation pour tous les opérateurs de donner accès dans ce même délai, pas seulement à la 2G, mais aussi à la 3G", a expliqué Manuel Valls en mars. Et pour aller vite, l'exécutif dit être prêt à "contraindre les opérateurs, chaque fois que nécessaire".
Pour Orange, mieux vaut donc prendre les devants et définir son propre programme plutôt que de se laisser imposer un cadre qu'il pourrait trouver inadapté. Car le gouvernement est disposé à prendre la main. Début septembre, la secrétaire d'État Axelle Lemaire indiquait vouloir établir "un objectif ambitieux de traitement des zones « blanches » dans les zones rurales et péri-urbaines", en trois points.
- Couvrir les 170 communes de France qui ont été identifiées comme ne disposant toujours à l'heure actuelle d'aucune couverture en téléphonie mobile, y compris 2G ;
- Modifier les critères de détermination des "zones blanches", qui ne visent actuellement que les centres-bourgs, et non l'ensemble de la population de la commune qui est souvent dispersée sur des territoires vastes. En clair, il faudra considérer la réception mobile sur l'ensemble des hameaux du village et non plus seulement sur la place de la mairie ;
- S'assurer que les territoires ruraux bénéficient de la 3G. "Un programme de couverture en 3G de 3 900 communes par l'ensemble des opérateurs devait être achevé fin 2013. Or il ne l'a pas été. Le Gouvernement travaillera avec l'ARCEP pour que l'objectif de ce programme soit atteint, ce qui permettra aussi de limiter les zones grises de la 3G", a-t-elle dit.
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