Pourquoi lister les aliments que vous mangez quand vous pouvez les photographier ? Pour suivre votre alimentation, l’application mobile Foodvisor vous propose sa méthode fondée sur l’intelligence artificielle et la reconnaissance d’image.

Les applications qui prétendent vous guider vers une vie plus saine ne manquent pas. Suivre votre cycle menstruel, décrypter la composition de vos cosmétiques, ou vous aider à tenir vos bonnes résolutions figurent parmi les orientations choisies par ces différents services.

Une autre catégorie a récemment attiré notre attention sur Numerama, et donné lieu à la rédaction d’un guide : les applications qui se proposent de vous guider vers une alimentation plus saine. Leur point commun ? Toutes nécessitent de scanner l’étiquette des produits que vous vous apprêtez à consommer, pour vous indiquer leur composition et leur apport nutritionnel.

Une photo de votre assiette

La démarche peut sembler fastidieuse et, à long terme, décourageante. C’est ce constat qui a donné naissance, en 2016, à une application un peu différente : Foodvisor. Plutôt que de dresser des listes de vos repas, elle vous invite à prendre en photo votre assiette. Une intelligence artificielle se charge alors d’identifier son contenu et les quantités de nourriture, puis intègre ces informations à votre profil.

« L’idée du projet remonte à 2015, quand nous étions à l’École centrale de Paris. Nous avons vu qu’il y avait un véritable marché, pour des personnes qui suivent leur alimentation, mais ces applications restaient toujours 100 % manuelles. Nous avions aussi remarqué qu’il y a un manque d’information sur la consommation des aliments, l’idée de lancer Foodvisor s’est alors accompagnée d’une envie d’éduquer », nous expliquent Aurore Tran, cofondatrice de l’application, et Pauline Carpentier, responsable marketing.

Foodvisor

Foodvisor

Le projet de recherche des quatre fondateurs, qui comptent entraîner des algorithmes à identifier la nourriture grâce à la reconnaissance d’image, devient une startup en septembre. En 2016, l’application fait ses débuts sur iOS. « Nous avons eu la volonté de créer une communauté, avant de commencer à communiquer sur l’application. Les photos prises par les utilisateurs contribuent en effet à enrichir Foodvisor, c’est un cercle vertueux », poursuivent nos interlocutrices.

Avec près de 10 000 utilisateurs actifs par jour, Foodvisor a désormais enregistré plus de 1,5 million de photos de repas. Dans 80 % des cas, ses fondateurs avancent que l’IA sait reconnaître les aliments photographiés, « sachant qu’il y a toujours certains aliments qu’on ne peut pas prévoir », note la cofondatrice.

Foodvisor avance un taux de réussite de 80 %

Comment cette intelligence artificielle parvient-elle à faire la différence entre votre assiette de pâtes, votre bol de soupe ou une banane ? « On entraîne l’IA avec une base de 200 images de bananes. Le focus de l’appareil photo nous permet d’estimer la quantité d’aliment présente : il nous permet de connaître la distance à l’assiette. En calculant l’aire occupée par la banane sur l’image, on arrive à en estimer la quantité », expliquent Aurore Tran et Pauline Carpentier.

Sur iOS, deux versions de l’app sont désormais disponibles : une gratuite, et une payante (entre 4,99 € et 9,99 € par mois, selon la durée d’engagement choisie). La première vous permet de créer un profil en fonction de vos objectifs. La version premium accentue davantage la dimension « coaching » avec l’intégration d’un chat, de recettes et de conseils personnalisés. À noter, d’ailleurs, qu’une nutritionniste travaille à temps plein sur l’application.

Foodvisor

Foodvisor

Une app épurée et ludique

Lors de la rédaction de cet article, Foodvisor nous a donné l’occasion de tester sa version premium. L’application, au sein de laquelle vous accompagne une sympathique mascotte en forme d’avocat, se révèle épurée et plutôt simple d’utilisation. Une fois le profil créé (incluant des informations comme l’âge, le poids et la taille), trois objectifs différents sont proposés : manger plus sainement, perdre du poids ou en gagner.

Ensuite, advient le moment tant attendu où vous devez photographier votre premier repas : la prise de vue est rapide, même s’il faut bien penser à prendre la photo d’assez haut.

Il faut veiller à prendre la photo d’assez haut

C’est ici que l’application mobilise son IA pour deviner, grâce à la reconnaissance faciale, les mets qui lui sont présentés. Nos pâtes sauce tomate et notre cheesecake à la framboise n’ont pas été reconnus immédiatement ; dans ce cas, Foodvisor invite à préciser la composition du repas en cliquant sur l’image, et suggère des hypothèses.

Les propositions faisaient globalement partie des mêmes catégories d’aliment — hormis le dessert, dont la couleur rouge a suggéré à l’app de nous proposer l’option « ketchup », à côté de réponses plus pertinentes, comme « yaourt ».

Foodvisor

Foodvisor

Une fois le repas correctement identifié, l’application calcule le nombre de calories associées, et précise la quantité de lipides, fibres, protéines, glucides, et autres informations, dans une fiche nutritionnelle. Le repas alors ajouté à votre historique s’intègre au suivi journalier. Vous savez combien de calories il vous reste à consommer pour tenir votre objectif.

Outre ce journal, l’application vous donne effectivement accès à une série de recettes, organisées par type de repas (petit déjeuner, déjeuner, en-cas, dîner). En outre, l’onglet « Régimes » vous permet d’adapter votre profil à vos attentes et besoins (régime végétarien, prise de masse musculaire, rééquilibrage alimentaire). Enfin, Foodvisor établit des graphiques à partir de vos données, à nouveau épurés et simples à lire.

Pour l’instant, la version Android de l’app ne permet pas encore d’accéder au service premium. Mais les fondateurs de Foodvisor pourraient bien y remédier dans un futur proche ; sa déclinaison sur iOS s’est en tout cas révélée plutôt prometteuse.

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