En août 2017, le plaidoyer sexiste d’un salarié de Google avait fait beaucoup de bruit à Mountain View : l’ingénieur, rapidement identifié par l’entreprise, avait été licencié pour la publication d’un document devenu viral. Il y justifiait les inégalités salariales entre femmes et hommes au nom de prétendues « différences biologiques ».
Un mois plus tard, trois ex-salariées de l’entreprise avaient déposé une plainte reprochant à Google ne pas payer équitablement ses employées et employés.
Une « culture bro » sexiste
Aujourd’hui, c’est une employée de la firme qui reproche à Google sa culture d’entreprise sexiste. Loretta Lee y a travaillé sept années en tant qu’ingénieure en informatique. Congédiée par Google en février 2016, elle poursuit l’entreprise pour harcèlement sexuel, discrimination, représailles et licenciement injustifié.
L’ancienne salariée dénonce notamment la « culture bro » de l’entreprise — en référence aux fraternités masculines sur les campus universitaires américains –, qu’elle estime être à l’origine du harcèlement dont elle a fait l’objet. Selon Loretta Lee, Google n’a rien fait pour changer la situation.
L’ingénieure explique ainsi que certains de ses collègues masculins avaient glissé des substances dans ses verres ou qu’ils lui avaient tiré dessus avec un jouet de la marque Nerf (qui commercialise des pistolets avec des munitions en mousse). Loretta Lee ajoute que l’un des ses collègues lui a adressé un message pour lui proposer un « câlin à l’horizontale », ou qu’un autre l’a giflé alors qu’il était saoul lors d’une fête de Noël.
Un employé caché sous son bureau
Elle détaille également un incident survenu à son bureau : alors qu’elle s’était absentée, elle a retrouvé l’un de ses collègues de travail caché sous son bureau. L’intéressé a refusé d’expliquer la raison de son attitude, ce qui a fait craindre à Loretta Lee qu’il aurait cherché à installer un appareil photo sous son bureau.
Par ailleurs, l’ex-employée explique que les ressources humaines de Google ont fait pression sur elle au cours de plusieurs réunions, afin qu’elle porte plainte au sujet de cet incident. La crainte de potentielles représailles de la part de ses collègues a conduit Loretta Lee à refuser. L’employée a finalement cédé et déposé une plainte ; mais l’enquête menée par Google n’a rien donné.
L’ingénieure explique que ses craintes étaient fondées, car ses collègues se sont en effet ligués contre elle, en cherchant notamment à entraver ses projets professionnels chez Google.
Ses collègues ont cherché à nuire à son travail chez Google
De son côté, l’entreprise explique qu’elle prend en considération « toutes les plaintes » qu’elle reçoit. « Nous prenons des mesures lorsque nous constatons des violations — y compris le licenciement », a répondu un porte-parole de Google dans un communiqué.
Le témoignage de Loretta Lee rappelle celui de Susan J. Fowler en février 2017, dans lequel l’ingénieure racontait les pratiques sexistes auxquelles elle avait été confrontée lorsqu’elle était employée chez Uber.
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