Les décrets d’application sur les sanctions applicables en cas de non respect du projet de loi DADVSI sont attendus au début de ce mois d’octobre. Mais déjà Renaud Donnedieu de Vabres est parti sur un autre chantier. Plus tôt dans l’année, le ministre de la Culture affirmait à Libération que le projet de loi DADVSI « n’est que le premier d’une longue série d’adaptations de notre droit à l’ère numérique et je compte bien, par exemple, m’attaquer un jour au problème de la presse et de l’Internet« . « C’est un autre sujet capital parce qu’il n’y aura pas d’informations de qualité sur l’Internet sans de vrais signatures, de vrais acteurs dont c’est le métier. L’Internet est une grande chance mais je ne veux pas l’idéaliser et sans un cadre clair, beaucoup de ces chances pourraient être gâchées« , ajoutait-il alors. Ces propos, immédiatement, avaient fait bondir. Ils n’étaient pourtant qu’une suite logique, à en croire le journaliste Dan Gilmore, pour qui la lutte contre les réseaux P2P est une première étape dans le contrôle de la diffusion de l’information par les gouvernements.
Sur l’antenne d’i>Télé, Renaud Donnedieu de Vabres avait légèrement précisé sa pensée et soutenu l’idée d’une nécessaire « certification » pour valider l’information. « Vous savez très bien que aujourd’hui sur Internet circulent beaucoup de choses, parfois le pire comme le meilleur, ce qui veut dire que paradoxalement redevient essentielle la certification, c’est-à-dire la signature par un journaliste parce que ça garantie l’authenticité« , avait jugé le ministre RDDV.
L’indépendance façon Donnedieu de Vabres
A l’heure où le journalisme citoyen se développe et se monte en cinquième pouvoir, à l’heure où le président de l’UDF François Bayrou critique vivement sur l’antenne de TF1 le lien d’intimité étroit entre le pouvoir, la presse et les puissances économiques (provoquant la colère des deux dirigeants de la chaîne), le projet du ministre de la Culture nous fait remonter aux sombres années de la presse officielle controlée par l’Etat.
Bien sûr, il est trop tôt sans davantage de détails pour s’acharner contre un projet de loi de censure (ou de mise en valeur d’un contenu certifié, ce qui revient au même) qui n’est encore que virtuel. Mais déjà l’idée fait frémir et doit recueillir la plus grande vigilance. Selon La Correspondance de la Presse, le ministre de la Culture et de la Communication aurait récémment annoncé son souhait de confier « dans les jours qui viennent » une mission sur la presse et le numérique. Parmi les noms qui circulent pour cette mission circulerait notamment celui de Marc Tessier, Directeur Général de Netgem Média Services, et ancien président de France Télévisions.
Si le nom de Marc Tessier se confirmait, il s’agirait donc tout à la fois d’un haut cadre d’une société privée qui fournit des services aux médias pour le numérique, et d’un ancien dirigeant de la télévision publique dont les orientations sont définies par l’Etat. On a connu meilleure indépendance…
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