S'agit-il d'une simple coïncidence ou est-ce la première démonstration de l'utilisation en France d'un drone en vue de commettre un crime ? Selon les informations du quotidien régional La Provence, le site pétrochimique de Fos, qui appartient à a société américaine LyondellBasell, a été survolé à deux reprises par un drone quelques jours avant le déclenchement du double incendie de Berre.
Si pour l'heure aucun lien formel entre ces deux faits n'a été établi par la police, cette affaire repose la question de la sécurisation des sites sensibles face aux drones. Rappelons en effet que des survols ont été remarqués à proximité de centrales nucléaires, du Palais de l’Élysée, de l'ambassade américaine et de l'Assemblée nationale, sans parler des zones touristiques.
L'utilisation d'un drone nécessite normalement de respecter plusieurs règles (dix principes ont été édictés par la direction générale de l'aviation civile), sous peine de s'exposer à une peine de prison maximale d'un an ferme et d'une amende dont le montant peut atteindre 70 000 euros. Mais quelle prise peuvent-elles avoir sur celui qui veut commettre un crime ? Aucune.
Par conséquent, des recherches sont actuellement menées pour repérer les drones qui survolent des zones réglementées et, si nécessaire, pour les neutraliser (par exemple en manipulant leurs signaux GPS pour les forcer à aller ailleurs). L'utilisation de brouilleurs est aussi envisagée, mais cela risque aussi de nuire aux autres dispositifs légitimes, ainsi que des tirs de laser.
En amont, la régulation des drones pourrait aussi être renforcée. Plusieurs pistes sont à l'étude : rendre obligatoire l'immatriculation par transpondeurs, imposer l'obtention d'un certificat de navigabilité, ou encore restreindre davantage les zones d'utilisation des drones. Cependant, ces mesures ne permettraient pas de bloquer la construction amateur de drones avec des pièces détachées.
( photo : CC BY Miki Yoshihito )
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