Les temps sont durs pour Uber. Impossible d’être passé à côté de l‘accident causé par l’une de leurs voitures autonomes, qui a heurté mortellement une passante aux États-Unis. Et si la police affirme que l’entreprise ne risque finalement pas grand-chose (« Il est clair qu’il aurait été difficile d’éviter cette collision avec n’importe quel mode de conduite, autonome ou humain », affirme la cheffe de police chargée de l’enquête), les responsabilités doivent encore être formellement établies.
Un opérateur plutôt que deux
Aussi, et en toute logique, l’objectif d’Uber d’élargir le service de transport sans conducteur au plus grand nombre d’ici la fin de l’année est désormais en suspens. D’autant plus que selon nos confrères du New York Times, beaucoup de leurs véhicules autonomes ont manifesté des dysfonctionnements dans des conditions routières dites normales. Point important : de nombreux problèmes impliquaient les conducteurs de la flotte de Volvo C90 (soit le modèle qui a tué une femme de 49 ans dimanche dernier à Tempe, en Arizona).
En réalité, là où le bât blesse selon le rapport, c’est la décision de l’entreprise de VTC de passer de deux « opérateurs » à un seul. Si la présence d’un conducteur capable de reprendre la main à tout moment est exigée dans le cadre des tests sur les voitures autonomes, l’accident a peut-être prouvé que deux humains à bord n’étaient pas de trop. Ainsi, la vidéo diffusée par le département de police de Tempe montre que l’opérateur présent a baissé les yeux avant que le véhicule n’atteigne la victime. L’auteur de l’article estime qu’un second opérateur aurait pu prévenir, anticiper, tenter de ralentir.
Des conducteurs facilement distraits
Toujours d’après les éléments du NY Times, « lorsque Uber est passé à un seul opérateur, certains employés ont exprimé des préoccupations de sécurité aux gestionnaires. Ils craignaient que le fait de conduire en solo renforce la difficulté à rester vigilant pendant les heures de conduite monotones. »
En effet, Uber avait vraisemblablement connaissance de bien d’autres soucis. Pêle-mêle, des opérateurs qui se retrouvent trop facilement distraits ou s’endorment au volant des véhicules autonomes. Également cité, un certain emballement (voire une négligence ?) de la part de l’entreprise, désireuse d’en découdre avec le concurrent Waymo (pour rappel, ce dernier a intenté Uber pour vol de secrets industriels, différend réglé à l’amiable en février dernier). La filiale de Google profite d’ailleurs de l’accident pour clamer que pareille collision n’aurait sans doute pas pu se produire avec une voiture Waymo.
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