Mercredi 28 mars, le député LREM Cédric Villani a rendu son rapport sur l’intelligence artificielle, qui donne une grande importance à l’impact futur de l’IA sur l’emploi. Pour lui, tout passera par la formation, afin de rendre chaque individu capable d’affronter les mutations à venir mais aussi de voir émerger de nouveaux talents.

Mercredi 28 mars, Cédric Villani, député de La République en marche (LREM) de l’Essonne et éminent mathématicien, a rendu son rapport sur l’intelligence artificielle (IA) commandé par le gouvernement en septembre 2017. Parmi les nombreuses pistes à suivre, tout un pan du document est consacré à l’impact (présent, mais surtout futur) de l’IA sur le travail et l’emploi. En voici les grandes lignes.

Pour le député, il est important d’anticiper dès à présent les répercussions de l’intelligence artificielle, de l’automatisation et de la robotique sur le travail. Un sujet important dans le débat public, au point de devenir l’un des grands thèmes de la campagne présidentielle de 2017 (avec la « taxe robot », proposition de Benoît Hamon, entre autres).

Et pour cause : de nombreuses professions et organisations vont être radicalement transformées dans les années à venir.  Une prévision qui n’est pas sans inquiéter le grand public, qui voit là l’annonce d’une pléthore d’emplois détruits au profit de robots parés à prendre la relève.

Une complémentarité plutôt qu’une aliénation

Le mathématicien se montre moins fataliste, et envisage davantage une complémentarité entre l’humain et l’IA plutôt qu’une évidente confrontation : « Si l’on part du principe que, pour la plupart des métiers, les individus seront amenés à travailler en collaboration avec une machine, il est nécessaire de définir une complémentarité qui ne soit pas aliénante, mais au contraire permette de développer les capacités proprement humaines (créativité, dextérité manuelle, capacité de résolution de problèmes…). »

Pour ce faire, le rapport propose une transformation du dialogue social qui intégrerait pleinement les enjeux numériques. De manière plus générale, Cédric Villani suggère la mise en place d’un chantier législatif relatif aux conditions de travail à l’orée de l’automatisation, nouveaux risques obligent. Enfin, le député préconise « une transformation de la formation initiale et continue » afin de favoriser « les pédagogies expérimentales, à même de développer les compétences créatives qui deviennent de plus en plus cruciales »

robot-machine

CC Bumblebee

Rendre les individus égaux face aux mutations

L’accent doit impérativement être mis sur la formation. De sorte que des expérimentations pourraient être menées « afin de construire des dispositifs qui ciblent certaines populations d’individus, dont les emplois sont considérés comme étant le plus à risque d’automatisation et pour lesquelles il sera complexe d’amorcer seules leur transition professionnelle. »

Pour ce faire, le député propose la création d’un « lab public de la transformation du travail ». Soit une structure permanente qui aurait un rôle de chasseuse de têtes au sein des politiques publiques de l’emploi et de la formation professionnelle.  Le but étant de rendre tous les individus égaux dans la capacité de s’adapter et de construire de nouveaux parcours professionnels afin de mieux faire face aux mutations à venir. L’idée, in fine, est d’imaginer comment l’IA va améliorer le travail de celui qui craindrait de le perdre, et non le faire à la place de l’employé.

Enfin, Cédric Villani veut améliorer les compétences nationales et former davantage de talents spécialistes de l’intelligence artificielle. L’homme fixe un objectif : « à horizon trois ans, multiplier par trois le nombre de personnes formées en intelligence artificielle en France ». Si les formations existantes doivent davantage s’orienter vers l’IA, le rapport soutient aussi la création de nouvelles formations.

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