Tout est bien qui finit bien. La période d’incertitude mais aussi d’appréhension qui entourait la rentrée atmosphérique de la station spatiale chinoise Tiangong-1 a été levée dans la nuit de dimanche à lundi, très exactement à 2h16 le 2 avril (heure de Paris). En effet, l’embryon de structure a finalement terminé sa course quelque part dans l’océan Pacifique sud.
La nouvelle a été annoncée par le bureau chinois chargé de la conception des vols spatiaux habités et confirmée par l’armée américaine, plus précisément par le Commandement de la composante spatiale de la Force interarmées (Joint Force Space Component command), une branche de l’US Strategic Command, qui a parmi ses responsabilités celle de conduire les opérations spatiales des États-Unis.
Le suivi et la confirmation de la rentrée atmosphérique ont été également apportés par d’autres puissances, : l’Allemagne, Australie, le Canada, la Corée du Sud, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et la France.
Point Nemo
Il convient de noter que l’endroit où Tiangong-1 s’est écrasée se trouve non loin du Point Nemo, qui est le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée et donc le plus distant de la première habitation humaine. C’est en général dans cette zone que sont précipités les engins spatiaux dont le désorbitage a été programmé, puisque c’est le lieu qui présente le moins de risque pour la population.
D’après le bureau chinois, la majeure partie du laboratoire spatial s’est consumée au cours de sa traversée à haute vitesse de l’atmosphère terrestre, mais quelques morceaux ont pu résister aux chaleurs extrêmes occasionnées par la manœuvre. Ils reposeront désormais au fond de l’océan, jusqu’à-ce que la corrosion et la pression des profondeurs fassent leur effet.
Une station hors de contrôle
La fin de carrière de Tiangong-1 (dont le nom signifie « Palais céleste 1 ») a été suivie avec beaucoup d’attention par les grandes agences spatiales mais aussi par les forces armées de plusieurs pays, car celle-ci se déroulait sans aucun contrôle de la part de l’administration spatiale chinoise. En effet, la station était en perdition depuis 2016, ce qui empêchait l’organisation d’un crash contrôlé.
Par ailleurs, il était particulièrement difficile d’anticiper la trajectoire finale de la station du fait de l’inclinaison de son orbite et de sa vitesse très élevée : il a fallu que les agences qui étaient chargées de suivre son évolution réévaluent régulièrement les estimations de sa date de rentrée atmosphérique mais aussi de future zone d’impact. Celle-ci aurait pu survenir dans de nombreux pays, dont la France.
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