Viviane Reding, membre de la Commission européenne et responsable de la société de l’information et des médias, ne minore pas l’enjeu. « L’éducation aux médias (à l’ère numérique, ndlr) est aussi nécessaire à l’exercice complet d’une citoyenneté active que ne l’était la maîtrise de la lecture et de l’écriture au début du 19e siècle« , affirme-t-elle en lançant une consultation publique qui restera ouverte jusqu’au 15 décembre.
L’éducation aux médias, c’est pour la Commission la capacité à accéder à l’information, à l’analyser et à évaluer le pouvoir des images, du son et des messages avec lesquels nous sommes maintenant confrontés quotidiennement qui sont une part importante de notre culture contemporaine. Mais c’est aussi « la capacité à communiquer avec talent sur les médias disponibles sur une base personnelle« . L’éducation aux médias doit « donner [aux individus] un sens critique et une aptitude à résoudre les problèmes de façon créative pour en faire des consommateurs et producteurs de contenu avertis« , affirme Bruxelles. La Commission semble donc déjà avoir assimilé que les consommateurs de contenus sont aussi aujourd’hui des producteurs. Une récente étude de Médiamétrie a conclu qu’en France près de 15 millions d’internautes étaient des « contributeurs ».
Il serait bon que l’Europe réalise par conséquence que ces millions d’internautes producteurs sont eux-aussi titulaires de droits d’auteur, et que les prochaines directives prennent en compte ces nouveaux acteurs.
Opposition ou concordance entre la Commission et Donnedieu de Vabres ?
« L’éducation aux médias englobe tous les médias, qu’il s’agisse de la télévision et du cinéma, de la radio et de la musique enregistrée, de l’édition et de la presse écrite, des jeux vidéo, de l’internet ou des autres technologies nouvelles de communication numérique« , précise Bruxelles. L’autorité souhaite avant tout connaître les « bonnes pratiques couvrant l’ensemble de l’Union européenne ».
Renaud Donnedieu de Vabres, qui aime que la France donne l’exemple (souvenez-nous de l’interopérabilité, censurée au Conseil constitutionnel et déjà torpillée dans son texte de loi), doit regretter de ne pas encore avoir mis en place sa « certification pour les vraies signatures« . « Il n’y aura pas d’informations de qualité sur l’Internet sans de vrais signatures, de vrais acteurs dont c’est le métier« , avait indiqué le ministre de la Culture et de la Communication, avant d’ajouter que « sans un cadre clair, beaucoup de ces chances pourraient être gâchées« .
« L’initiative de la Commission sur l’éducation aux médias fait partie intégrante de sa politique générale visant à renforcer la confiance dans les contenus en ligne et leur utilisation« , précise la Commission pour qui « une société éduquée aux médias est capable de poser ses propres jugements et ses propres choix, et a donc moins besoin de règles de protection détaillées« .
Une vision libérale opposée aux certifications souhaitées par RDDV ?
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