Le projet de « Netflix à la française » que voulait développer Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions ne verra pas le jour sous cette forme, d’après des informations du Figaro ce 6 avril 2018, que Numerama a pu confirmer. Le quotidien français affirme que le gouvernement aurait notamment refusé d’accepter le lancement d’un projet payant pour des contenus de l’audiovisuel public, mais de son côté, Matignon a dit à l’AFP n’avoir « pas encore instruit ce point ». Dans ce communiqué à l’AFP, France Télévisions « dément les informations du Figaro », précisant que « le projet et son budget précis ont étés validés par le CA de France Télévisions ».
Le lancement de cette grande plateforme de vidéo à la demande (SVOD) est un serpent de mer dans le paysage audiovisuel français depuis des années. Il a été ravivé en mai 2017, lorsque France Télévisions a remplacé sa plateforme Pluzz par France.tv, censée rassembler au même endroit toutes les offres de replay des chaînes du service public, mais aussi développer d’autres offres à la demande dans un second temps. Elle était même censée être lancée au printemps 2018, affirmait Delphine Ernotte, et coûter 6,99 euros par mois.
Un nouveau projet commun
Le projet a finalement été « mis en suspens pour quelques semaines », a annoncé Julien Verley, directeur du développement commercial de France Télévisions, aux Échos, fin mars 2018. En interne, il est pourtant aujourd’hui clair, bien que toujours pas annoncé officiellement, que le projet de SVOD porté par France Télévisions ne verra tout simplement pas le jour sous cette forme. L’arrivée de Takis Candilis, nouveau numéro 2 du groupe venu du privé, fin février dernier, aurait fini d’achever le projet.
Le nouvel objectif serait de « continuer [les] discussions avec TF1 et M6 sur un projet commun », a continué Julien Verley. Des discussions similaires avaient déjà échoué en 2015 pour des raisons économiques, alors que Netflix venait d’arriver en France et que la possibilité de concurrencer le géant américain était encore envisageable.
Après « le Netflix à la française », le « Hulu à la française »
Mais pour faire différent, il faut à présent de parler de « Hulu à la française », et non plus de « Netflix à la française ». C’est pareil, mais ça sonne plus neuf. Sur le papier, le projet a bien un boulevard devant lui, sachant que Netflix ne propose qu’environ 10 % de contenus locaux, nous avait expliqué en novembre dernier Gilles Pezet, responsable du Pôle Économie des Médias Numériques de NPA Conseil.
Mais les défis d’un partenariat commun sont immenses. Entre autres:
- Obtenir une rentabilité économique pour chaque diffuseur, qui devraient se partager à plusieurs les recettes d’un abonnement mensuel peu coûteux ;
- Répartir les recettes en fonction de la puissance des programmes ;
- Réussir à convaincre Orange de s’allier à eux alors que le groupe dispose, avec OCS et son partenariat exclusif renouvelé avec HBO, d’une spécificité et une force de frappe très importante grâce à des mastodontes comme Game of Thrones.
Cet article a été mis à jour à 11h50 avec le démenti de Matignon et de France Télévisions.
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