Extension de certaines dispositions du RGPD hors Europe, labellisation claire des publicités politiques … Facebook multiplie les mesures pour tenir bon face au violent ressac que les différents scandales le touchant provoquent. Une des dernières concerne l’identification des pages dites « populaires », qui ne sera pas sans conséquence pour les adeptes du growth-hacking.

Mark Zuckerberg a annoncé dans un communiqué en date du 6 avril un ensemble de dispositions visant notamment à améliorer la transparence des publicités politiques et des pages rassemblant un grand nombre d’abonnés. Petit aperçu des mesures envisagées.

Après la suppression de 84 comptes accusés d’activité pro-russe par Tumblr, Facebook s’attaque lui aussi aux pages populaires susceptibles d’être génératrices de contenus nuisibles. Pour cela, la plateforme souhaite mettre en place une procédure de vérification à destination des personnes gestionnaires de pages « réunissant une large audience. »

Les pages populaires clairement identifiées

Le CEO de Facebook n’a pas encore précisé les critères qui viendront faire tomber telle ou telle page dans ce faisceau mais l’on peut supposer qu’il sera dorénavant beaucoup plus difficile pour des personnes mal intentionnées d’exploiter une page à forte audience à des fins haineuses ou de propagande. Facebook ayant été particulièrement touché par l’activité pro-russe, la mesure n’a rien de surprenant.

Par ailleurs, il sera désormais possible de voir si le nom d’une page a été modifié, grâce à la création d’un historique. Une idée qui a son importance à l’heure où le hacking de pages Facebook est monnaie courante, et où l’on voit de vieilles pages abandonnées depuis des années ressurgir pour polluer votre feed avec du contenu ayant peu à voir avec le but initial de ladite page.

« Ces mesures en elles-mêmes n’arrêteront pas toutes les personnes essayant de duper le système »

Autre conséquence probable : une altération de la pratique du growth-hacking. Cette technique, que nous avons longuement abordée dans un autre article, implique notamment le rachat de pages par d’imposantes entités fédératrices de buzz qui vont renommer puis fusionner les pages entre elles afin de grossir leur audience. En novembre 2017, Le Journal du Net démontrait la facilité avec laquelle elles achetaient et renommaient des pages, cela à l’insu de l’abonné.

La transparence bientôt imposée par Facebook devrait permettre aux utilisateurs d’y voir un peu plus clair mais surtout de savoir à qui reviennent réellement leurs likes.

Dans un billet joint, les vice-présidents marketing Alex Himel et Rob Goldman ont précisé que « ceux gérant des pages populaires qui ne suivraient pas le protocole n’auront plus la possibilité de poster. » Le patron de Facebook reste lucide en déclarant que « ces mesures en elles-mêmes n’arrêteront pas toutes les personnes essayant de duper le système. Mais elles rendront plus difficile pour quiconque de faire ce que les Russes ont fait durant les élections de 2016 en utilisant de faux comptes et pages pour diffuser des publicités. » Le CEO annonce également le recrutement d’une centaine d’employés afin d’aider à cette tâche. Reste maintenant à suivre l’effectivité du procédé.

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