Après avoir affronté les sénateurs américains, Mark Zuckerberg a été auditionné mercredi 11 avril 2018 par la commission de l’Energie et du Commerce de la Chambre des représentants. Le numéro 1 de Facebook a beau avoir affirmé qu’ils « limitaient [désormais] beaucoup plus les données » qu’ils collectent, il a été très longuement questionné sur le scandale Cambridge Analytica mais aussi sur la manière dont le réseau social gère les données personnelles de ses utilisateurs depuis les débuts de la plateforme.
Voici les quelques (rares) informations supplémentaires que nous avons apprises lors de cette audition.
Les données personnelles de Mark Zuckerberg ont été vendues à des « tiers malveillants »
C’est probablement l’information la plus surprenante qui est sortie de cet échange entre les députés américains et le CEO de Facebook. Mark Zuckerberg a admis pour la première fois que son compte personnel faisait partie des données ayant été vendues à des « tiers malveillants ». Il a répondu par deux simples « oui » à la question de la députée Anna Eshoo : « Vos données personnelles font-elles parties des informations qui ont été vendues à ces tiers malveillants ? »
Des « dizaines de milliers » d’applications ont eu accès aux données personnelles des utilisateurs
Des « dizaines de milliers » de développeurs ont eu accès aux données personnelles des utilisateurs avant que Facebook ne leur en coupe l’accès en 2014, a également concédé Mark Zuckerberg. Il a précisé qu’il faudrait « plusieurs mois » pour tous les trouver et les identifier, que ce serait un « processus cher » et qu’ils embaucheraient de nombreux auditeurs externes pour s’en occuper.
Cela confirme ce que Mike Schroepfer, le directeur de la technologie chez Facebook, avait énoncé dans un billet de blog le 4 avril dernier: « la plupart » des 2 milliards d’utilisateurs ont pu avoir leurs données dérobées à un moment où un autre par une de ces applications.
Si vous n’avez pas de profil Facebook, le réseau a quand même des données sur vous
Ce sont des informations connues mais Mark Zuckerberg n’avait jamais officiellement détaillées. Si vous n’avez pas de profil Facebook, le réseau social connaît quand même des choses sur vous et vos pratiques de navigation. Confronté par le député Ben Luján ce 11 avril, le CEO américain a concédé que « pour empêcher les gens de récolter des informations publiques massivement, nous devons pouvoir savoir quand quelqu’un essaie de se connecter à nos services de manière répétée ».
Facebook ne garde en effet pas seulement des informations sur ses membres, mais aussi sur des internautes qui ne se sont jamais inscrits sur le site. Ils peuvent ainsi savoir si une adresse IP se connecte plusieurs fois à Facebook sans avoir de compte, mais aussi avoir une idée de votre « profil type » grâce aux informations de vos amis, qui eux, sont sur Facebook. Ils peuvent par exemple avoir votre numéro de téléphone dans leurs contacts ou avoir publié des photos de vous. C’est ce qu’on appelle des « shadow profiles », des fichiers invisibles dans lesquelles sont stockées des données que vous ne pensiez pas avoir communiquées.
Mark Zuckerberg pense vraiment que Facebook n’est pas dans une situation de monopole
« Nous n’avons pas de monopole, les Américains utilisent en moyenne 8 applications », a affirmé Mark Zuckerberg. Au-delà du fait que ce chiffre soit déjà très faible, il convient de noter que Facebook est également propriétaire des applis WhatsApp, Messenger et Instagram. Avec l’appli Facebook, elles sont toutes les 4 dans les top 12 des applications les plus téléchargées de l’Apple Store aux États-Unis, a noté un journaliste de Business Insider.
https://twitter.com/stevekovach/status/984078137377116160
Cet article sera mis à jour au fur et à mesure de la deuxième audience de Mark Zuckerberg devant le congrès des États-Unis. La première partie est lisible ici.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.