Le chantier pour construire une piste d’essai près de Toulouse au profit de la société Hyperloop Transportation Technologies se prépare : les premiers tubes ont été acheminés.

Les projets français de la société américaine Hyperloop Transportation Technologies se précisent : dans la journée du mercredi 11 avril, raconte La Dépêche, un convoi parti d’Espagne a transporté jusqu’à Toulouse les trois premiers tubes d’acier dans lesquels circuleront des rames d’essai en vue de construire un prototype de ce qui pourrait être le moyen de transport de demain.

L’acheminement de ces énormes structures dans la ville rose n’est pas tout à fait une surprise puisque c’est là, plus exactement  sur l’ancienne base aérienne de Francazal située non loin de la ville, que doit être bâtie une piste expérimentale pour mettre à l’épreuve les plans de Hyperloop Transportation Technologies (HTT), l’une des sociétés travaillant sur le concept imaginé par l’entrepreneur Elon Musk.

Hyperloop ?

Pour le dire simplement, l’hyperloop est un réseau de transport à très grande vitesse dans lequel des capsules pressurisées sont propulsées et maintenus en l’air par sustentation magnétique dans un tube sous vide, afin d’atteindre des vitesses très élevées, de l’ordre de 1 200 km/h, en supprimant les frottements causés par la présence d’air, qui provoquerait sinon une résistance sur la paroi.

Les tubes seraient situés en surface, surélevés par des pylônes.

L’idée est de pouvoir relier des villes très éloignées les unes des autres, par exemple des capitales ou de très grands centres urbains, par un moyen de transport dont les navettes circulent très rapidement. Par exemple, une liaison entre Paris et Amsterdam ne prendrait qu’une demi-heure, là où un voyage en train prend plus de trois heures. Le projet pourrait aussi servir à connecter des îles, la Corse et la Sardaigne par exemple.

Hyperloop

HTT, maquette

L’arrivée des premiers morceaux du tube d’essai marque une étape importante : en janvier 2017, la société HTT avait déjà accompli un premier pas notable en ouvrant son centre de recherche européen près de Toulouse. Elle avait aussi dévoilé des caractéristiques de sa future capsule de transport, qui est censée pouvoir accueillir entre 28 et 40 personnes et être achevée en 2018.

En principe, l’hyperloop tel que le conçoit HTT ne dépayserait pas totalement les voyageurs actuels car il prévoit d’intégrer dans ses modules différentes classes selon le prix du billet.

Mais avant d’en arriver là, HTT va devoir démontrer la faisabilité de son projet : il va donc falloir construire une première ébauche de piste, longue de 300 mètres, puis une seconde d’un kilomètre de long à une date ultérieure. La première sera posée à même le sol tandis que la seconde sera l’occasion de procéder à des tests avec un tube surélevé à plusieurs mètres du sol.

Les tubes d’acier, dont chacun mesure 40 mètres de long et pèse 65 tonnes, seront tous acheminés au cours des prochaines semaines pour finaliser la première piste d’essai : en tout, six autres convois sont prévus entre l’Espagne et la France, puisque c’est dans la péninsule ibérique que ces structures sont fabriquées. Quant aux travaux à proprement parler, ils devraient débuter en novembre.

Si HTT passe par la France pour ses projets, les ambitions de la société s’étendent au niveau européen. En 2016, la firme a conclu un accord avec la Slovaquie pour étudier la construction d’un tube reliant sa capitale, Bratislava, à Vienne, en Autriche, et à Budapest, en Hongrie. Le coût de ce projet — qui pourrait voir transiter 10 millions de passagers annuels — est estimé à 200 ou 300 millions de dollars.

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