En mettant l’accent sur le P2P, la chasse au piratage a commencé à déplacer les utilisateurs des réseaux vers de nouvelles sources de téléchargements. On connait la puissance prise par les services vidéo comme YouTube ou Dailymotion, mais ce sont surtout les newsgroups qui gagnent le plus en popularité.
Les newsgroups n’offrent pas la grande diversité de contenus présents sur les réseaux P2P, mais ils séduisent les internautes amateurs de films ou de musique car ils proposent en revanche de télécharger à grande vitesse les tous derniers contenus parus sur Internet. Ils sont d’ailleurs, avec l’IRC et les serveurs FTP, les premières sources d’apparition des contenus piratés. Et les internautes, que l’on dit aveuglés par la gratuité, payent parfois plusieurs dizaines d’euros par mois pour profiter d’un tel service.
Les fournisseurs d’accès aux newsgroups se réfugient derrière le régime d’exception favorable aux hébergeurs pour assumer le maintien de leurs services. Tout comme les réseaux P2P, les newsgroups (qui sont les ancêtres des forums d’aujourd’hui) proposent des contenus licites, mais surtout le contenu des serveurs est répliqué automatiquement d’un fournisseur à l’autre, par un système d’ailleurs proche des réseaux peer-to-peer. Le fournisseur d’accès aux newsgroups n’a aucun contrôle sur les contenus véhiculés sur ses serveurs, et tous en profitent pour assurer leur sécurité juridique.
En Belgique, le FAI historique Belgacom a commencé à filtrer l’accès aux newsgroups, en censurant les groupes dont la nature illicite était la plus manifeste. Mais il a surtout voulu éliminer une concurrence gênante à son service de vidéo à la demande, son partenariat avec iTunes et son service de location de jeux-vidéo en ligne.
Anonymat contre valeur ajoutée
Les fournisseurs payants, qui se livrent une guerre pour conquérir de nouveaux clients, n’ont pas cette dualité à ménager. Ils rivalisent au contraire d’inventivité pour convaincre les clients que leur service est meilleur (rappelons que le site newsgroups-info.com propose un comparatif en français de toutes les offres). C’est ainsi que Giganews annonce qu’il propose désormais une option de cryptage SSL (Secure Socket Layer) sur ses serveurs.
« L’accès crypté à Usenet permet aux clients Giganews de participer de façon sécurisée et privée aux newsgroups Usenet. Toutes les données passées des serveurs Giganews à l’ordinateur du client sont cryptées« , annonce le fournisseur américain, qui propose son service pour le monde entier. « Pour la première fois, le service crypté de Giganews offre aux consommateurs la sécurité, le respect de la vie privée et l’anonymat dans un environnement performant« , assure-t-il ainsi.
Le désir d’anonymat chez les internautes a progressé à mesure que les plaintes pour violation de droits d’auteur se sont multipliées. Les réseaux P2P s’y sont mis et l’anonymat et la sécurité des échanges devient un critère important pour convaincre de nouveaux utilisateurs. Après deux années sans réelles innovation sur la scène du P2P, il est probable que de nouveaux réseaux garantissant la sécurité des échanges prennent une importance considérable dans les prochains mois, à l’image des logiciels Share, Mute ou Ants P2P.
Et pour convaincre, les plate-formes marchandes de films et de musique n’auront plus qu’un seul argument : celui de la valeur ajoutée de leurs services. C’est l’argument commercial le plus naturel, mais il est aussi celui qui avait été le plus oublié au profit d’un message essentiellement répressif. Les premières initiatives d’abandon des DRM vont sans aucun doute dans ce sens…
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