La gestion des « fréquences libres », c’est-à-dire les bandes qui sont exploitées sans licence par des appareils de faible portée ou des dispositifs à courte portée, se fera-t-elle à l’avenir à l’aide d’une chaîne de blocs (ou blockchain) ? L’Agence nationale des fréquences, dont la mission est de gérer, assigner et contrôler l’usage des fréquences radioélectriques en France, souhaite s’y essayer.
Dans un communiqué de presse diffusé vendredi 20 avril, l’ANFR explique ainsi que « cette blockchain permettra d’expérimenter un nouveau mode de gestion du spectre, tourné vers le numérique, l’auto-organisation des acteurs et l’anticipation de leurs besoins ». Dans ce cadre, un partenariat a été tissé avec la startup française Blockchain Partner.
Blockchain ?
Une blockchain est un registre public persistant et transparent dans lequel l’ajout de données est possible mais pas la modification de celles qui ont été inscrites avant. Cela se fait via un mécanisme distribué permettant de créer un consensus entre des parties qui n’ont pas besoin de se faire confiance ; ils ont simplement à faire confiance au mécanisme par lequel ce consensus a été obtenu.
La confiance envers la blockchain est établie à travers la coopération à grande échelle des individus qui y participent, via un processus empêchant qu’une personne force l’ajout d’une entrée si les autres parties sont en désaccord. Ainsi, il est pratiquement impossible de falsifier des informations ou de tricher et l’intégrité est assurée par la cryptographie. Toute modification est vue par tout le monde.
Cette approche pourrait permettre à l’ANFR de laisser les acteurs s’organiser, alors que les bandes dont il est question « sont de plus en plus sollicitées, notamment lors de grands événements médiatiques ». Il faudra toutefois attendre quelques mois avant d’en observer les effets, puisque la mise en fonction opérationnelle n’aura lieu qu’en fin d’année.
« La Blockchain des Fréquences permettra d’accompagner cette croissance [dans les usages] afin d’apporter une meilleure qualité de service aux utilisateurs », poursuit l’Agence nationale des fréquences, qui se félicite que son initiative soit la « première participation d’une agence de l’État à une blockchain ouverte aux usagers ».
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