Affaire Santengelo, deuxième. Incapables de poursuivre la mère de famille Patricia Santengelo, le lobby américain du disque a décidé d’attaquer ses enfants. La RIAA veut y gagner du respect mais pourrait surtout s’attiser encore un peu plus les foudres du public.

L’affaire de Patti Santagelo contre la RIAA a déjà fait le tour du monde et a bien sûr déjà été couverte sur Ratiatum. Mère de cinq enfants, Patricia Santengelo a été poursuivie par l’Association des majors du disque, comme plus de 20.000 autres individus aux Etats-Unis. Mais contrairement à l’immense majorité d’entre eux, Mrs Pantagelo a décidé de se battre et de ne pas céder au célèbre chantage exercé par la RIAA : signer un chèque d’accord à l’amiable amiable et enterrer le procès, ou payer encore plus cher de frais de procédure uniquement pour se défendre devant un tribunal.

« Je n’ai rien fait de mal, pourquoi devrai-je les payer ?« , s’offusquait la quadragénaire il y a déjà plus d’un an. Elle n’a jamais utilisé Kazaa, et ne savait même pas qu’un tel logiciel existait avant de recevoir une mise en demeure signée des avocats de la RIAA. Depuis, Patricia Santagelo a couru les médias pour plaider sa cause et surtout pour dénoncer les méthodes du lobby derrière lequel se cachent en particulier les quatres majors de l’industrie du disque : EMI, Warner, Sony BMG et Universal Music.

Elle a réussi à convaincre de sa bonne foi – jamais elle n’a touché à un logiciel de partage de fichiers et elle n’a donc jamais téléchargé la moindre chanson. Et voilà que l’on apprend par la presse que, mercredi, la RIAA aurait déposer de nouvelles plaintes, cette fois contre la fille et l’un des fils de l’accusée. L’organisation indiquerait au tribunal que Michelle, 20 ans, aurait reconnu avoir téléchargé des chansons depuis l’ordinateur familial, et que son frère Robert, 16 ans, aurait été compromis par les déclarations de l’un de ses (ex ?) meilleurs amis.

Opération de communication

Problème, l’avocat de Michelle Santengelo, Jordan Glass, n’a pas souvenir que sa cliente ait reconnu le moindre téléchargement lors de son audition. Il était bien sûr présent. Autre problème : la RIAA semble avoir averti la presse très tôt alors que les avocats attendent toujours la confirmation qu’une plainte a bel et bien été déposée la semaine dernière.

L’opération de communication livrée par la RIAA ressemble à du lynchage, à de l’acharnement, et pourrait être contre-productive pour le lobby de l’industrie du disque. Déjà cette année l’organisation a reculé plusieurs fois pour abandonner certaines procédures, face à un manque évident de preuves. Mais le cas des Santengelo est plus délicat pour la RIAA. C’est un peu « sa parole contre la mienne », et à ce jeu le lobby n’a pas l’intention de perdre. Il fera tout ce qu’il peut pour faire fléchir la famille new-yorkaise. C’est devenu une question de principe, où tous les coups seront permis.

Mais le mot final reste dans le porte-feuilles des consommateurs américains. Combien de temps encore avant qu’ils réalisent que c’est en achetant des disques Universal, Warner, Sony BMG ou EMI qu’ils financent et encouragent de telles actions ? Le boycott initié dès les premières plaintes gagne un nombre croissant d’amateurs de musique, et un acharnement d’une telle nature ne peut que l’alimenter toujours davantage…

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.