Selon l’institut Forrester Research qui se base sur les transactions effectuées par carte bleue sur les 27 derniers mois, les ventes de musique sur iTunes seraient en train de s’effondrer. Au Royaume-Uni, l’industrie musicale commence à discuter d’une éventuelle licence globale pour se substituer aux ventes.

Apple ne communique pas sur les revenus engendrés par iTunes. Nous ne connaissons que le nombre de chansons téléchargées, qui a dépassé le milliard en début d’année. Ce fut alors une grande fête pour la firme de Cupertino, et depuis le grand silence. Pour en savoir plus, Forrester Research a analysé les transactions par carte bleue sur une période de 27 mois. Et les résultats sont de mauvaise augure pour iTunes et pour l’industrie du disque sans sa globalité.

Alors qu’iTunes ne cessait de croître depuis son lancement en 2003, le chiffre d’affaire mensuel a chuté de 65 % depuis janvier, rapporte l’institut ! De plus, le montant moyen de chaque transaction a baissé de 17 %, ce qui indique non seulement une chute du nombre de clients, mais aussi une baisse d’intérêt des clients restants.

Ces données confirment celles de Nielsen Soundscan, qui nous apprenait le mois dernier que le quatrième trimestre de la musique en ligne débutait cette année sur des tendances très inquiétantes. Cet été, Jupiter Research indiquait qu’un iPod n’est rempli en moyenne qu’avec 5 % de musique achetée sur iTunes. En mai, Pali Research apercevait déjà les premiers signes (.pdf) d’une décroissance de la musique en ligne. Pour un marché censé compenser la perte de revenus sur les ventes de CD et permettre à l’industrie de poursuivre sa croissance, c’est une accumulation de mauvaises nouvelles.

Une licence globale d’abord en Grande-Bretagne ?

Sur les douze derniers mois, 3,2 % des foyers connectés à Internet ont acheté de la musique sur iTunes, à un montant relativement faible. Plus de la moitié ont dépensé moins de 17 $, l’équivalent du prix d’un CD dans le commerce. En moyenne, le montant de la transaction n’est que de 3 $. A titre de comparaison, les individus connectés à Internet (qui sont donc bien plus nombreux que les foyers) achètent sur Internet 1,7 CD physique par trimestre. Le téléchargement légal ne remplace donc pas les ventes de disques, qui elles continuent de chuter. Pour Josh Bernoff, l’auteur de l’étude pour Forrester Research, les DRM sont en cause. « La possibilité d’obtenir de la musique piratée est désormais si répandue que le DRM ressemble pour les consommateurs plus à un problème qu’à un avantage« , explique-t-il.

Ainsi, les maisons de disques tentent de plus en plus de vendre de la musique sans DRM. C’est quelque chose que les consommateurs et les « pirates » réclament depuis de nombreuses années, mais les majors pensaient pouvoir prendre le dessus sur l’internaute par la force de l’usure. Ils se rendent compte que non et se posent auourd’hui des questions sur la viabilité de la vente de musique sur Internet dans son ensemble.

Alors qu’en France le débat sur la licence globale a été provisoirement enterré par un ministère de la Culture peureux et mal inspiré, l’idée creuse donc son chemin de l’autre côté de la Manche. Le rapport Gowers qui s’est opposé à l’extension de la durée des droits voisins a également préconisé l’établissement d’une base de données établissant une liste des œuvres protégées. C’est, nous l’avons dit ici et déjà là, un préalable indispensable à l’établissement d’une licence globale, et sans doute un revirement obligatoire pour l’avenir du droit d’auteur sur Internet. Mais surtout, le Register nous indique que les grandes maisons de disques ont accepté de se joindre à une discussion autour de la licence globale au Royaume-Uni. Les discussions sont animées par le Chatham House, l’ancien Royal Institute of International Affairs, un très prestigieux think tank d’influence internationale.

De quoi se faire retourner quelques morts dans leur tombe…

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !