En prévision du déploiement de la 5G en France, dans quelques années, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) s’est lancée l’an passé dans une réorganisation des fréquences pour libérer des ressources pour ultra haut débit mobile. Il est prévu que les services de cinquième génération utilisent la bande allant de 3,4 à 3,8 GHz.
Ce réaménagement a une incidence pour le très haut débit radio, puisque cet usage est déplacé en bas de la bande, juste au-dessus de la tranche 3,4 GHz. Et encore, il n’est pas certain que cette tranche allouée à la radio soit utilisée : la 5G disposera « de plus de 300 MHz contigus d’ici 2020 et de 340 MHz d’ici 2026 (voire 390 MHz là où les fréquences ne seraient pas utilisées pour le THD radio) », notait l’Arcep.
Les opérateurs guetteront naturellement l’opportunité de récupérer des fréquences en plus. Cependant, ce n’est pas le seul dossier qui va les accaparer : il y a en effet une autre bande de fréquences qui pourrait être à terme réservée aux communications mobiles en 5G : celle de la tranche 25,5-27 GHz. Elles font partie de ce qu’on appelle les « ondes millimétriques ».
Ondes millimétriques
Les ondes millimétriques ont une longueur d’onde resserrée, allant de 1 cm à 1 mm. En principe, leur fréquence va de 30 à 300 GHz (entre 3 et 30 GHz, on parle plutôt d’ondes centimétriques), mais l’Arcep explique que l’on peut parler de bandes millimétriques lorsqu’elles sont supérieures à 24 GHz. Cette tranche est nommée EHF (extrêmement haute fréquence).
Les ondes millimétriques doivent réduire la latence entre les appareils et leur donner accès à une plus grande capacité de transfert. Ces fréquences n’étaient pas très en vogue il y a encore quelques années pour l’usage mobile, du fait de certains obstacles techniques, mais cela est en train de changer et la bande 26 GHz a maintenant le vent en poupe, ne serait-ce que pour soutenir la bande 3,4-3,8 GHz.
Les fréquences de cette bande sont aujourd’hui attribuées à l’armée française, mais aussi à l’administration en charge de la météorologie et au Centre national d’études spatiales. L’Arcep précise que cette bande sert aussi aux stations terriennes du service d’exploration de la Terre par satellite, au service de recherche spatiale et au service fixe par satellite.
Une consultation publique est donc lancée jusqu’au 18 juin 2018 pour étudier la faisabilité et les modalités de la migration des faisceaux hertziens dans d’autres bandes de fréquences en vue de la libération de la bande pour la 5G, mais aussi pour évaluer les enjeux et conditions possibles de coexistence des stations terriennes avec les réseaux 5G lorsqu’ils seront en place.
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