Honor 8, Echo Star Plus, Alcatel Pixi 4-6″ : ces smartphones enfreignaient la réglementation sur les ondes, indique l’Agence nationale des fréquences. Un quatrième appareil, vendu par Neffos, est même en cours de rappel.

Vous êtes propriétaire d’un smartphone Alcatel Pixi 4-6″, Echo Star Plus ou Honor 8 ? Sachez qu’il a été constaté que ces trois téléphones portables, fabriqués par TCL, Modelabs Mobiles et Huawei, ont dépassé la limite du débit d’absorption spécifique, un indice indiquant la part d’énergie transportée par les ondes électromagnétiques qui est absorbée par le corps humain.

En France, la limite réglementaire du DAS pour le corps (tête et tronc) est de 2 W/kg (watt par kilogramme). Or, des mesures réalisées par un laboratoire accrédité ont mis en lumière que ces trois terminaux dépassaient cette limite : 2,04 W/kg pour l’Alcatel Pixi 4-6″, 2,05 W/kg pour l’Echo Star Plus et 2,11 W/kg pour le Honor 8. Des dépassements qui sont certes faibles, mais qui n’en demeurent pas moins réels.

Honor 8 une

Le Honor 8.

Cet écart appartient au passé : selon l’Agence nationale des fréquences, dont le rôle consiste notamment à établir et mettre en application un protocole de mesure évaluant l’exposition du public aux ondes électromagnétiques, chacun de ces trois fabricants a publié une mise à jour de son terminal pour faire repasser le DAS au niveau du tronc sous la limite réglementaire des 2 W/kg.

Les nouvelles mesures indiquent 1,58 W/kg pour l’Alcatel Pixi 4-6″, 1,41 W/kg pour l’Echo Star Plus et 1,45 W/kg pour le Honor 8.

Vous n’avez rien à faire si vous possédez l’un de ces trois mobiles : il vous faut juste avoir une connexion active en Wi-Fi ou avec votre réseau téléphonique pour obtenir automatiquement la mise à jour permettant de réduire leur puissance. Si vous avez un doute, vous pouvez toujours faire une recherche manuelle pour vous assurer que vous avez bien récupéré la dernière mise à jour. Des guides sont disponibles.

Des normes plus strictes

Il faut comprendre que le dépassement constaté par le laboratoire ne signifie pas une faute du côté des constructeurs : en effet, de nouvelles exigences européennes ont été mises en place pour évaluer le débit d’absorption spécifique au niveau du tronc. Auparavant, il était possible de faire une mesure à une distance maximale de 25 mm de l’appareil. Aujourd’hui, l’écart maximal ne peut excéder 5 mm.

« Ces exigences, plus restrictives, s’appliquent progressivement en France depuis le 25 avril 2016 », explique l’Agence nationale des fréquences. « Tous les appareils dont le dossier de mise sur le marché est postérieur à cette date sont désormais évalués » à une distance très resserrée, afin de mieux tenir compte de l’usage du téléphone se trouvant dans une veste ou dans un sac.

« La norme NF EN 50566 prévoit une mesure sur plusieurs faces de l’appareil, faite à une distance qui, jusqu’en avril 2016, pouvait être librement fixée par les constructeurs entre 0 mm (téléphone au contact du corps) et 25 mm. Cette distance a été restreinte à 5 mm maximum, compte tenu des nouveaux usages du téléphone liés aux oreillettes et à l’accès aux données », ajoute l’Agence.

Retrait d’un smartphone

Quant au téléphone portable Neffos X1 TP902, importé par l’entreprise TP-Link, un dépassement du DAS tronc a aussi été mesuré, à 2,52 W/kg sur la face arrière du mobile. Mais plutôt que d’appliquer un correctif logiciel pour diminuer la quantité d’énergie émise via les ondes du smartphone, la société a préféré retirer ce modèle de la vente et de procéder à un rappel des exemplaires déjà vendus.

Selon l’Agence nationale des fréquences, Neffos France lui a indiqué le 30 mars 2018 sa décision de renoncer à la commercialisation du X1 TP902 dans l’ensemble de son réseau de distribution. Jusqu’au 16 août 2018 est organisée une procédure de rappel. Le site de la marque précise le périmètre de cette opération et les numéros de téléphone et adresses e-mail à utiliser pour obtenir un échange gratuit.

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CC Maurizio Pesce

Les exigences renforcées de l’Union européenne en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques s’inscrivent dans le cadre d’un principe de précaution louable, du fait de l’incertitude qui règne sur les conséquences réelles sur la santé que peuvent poser les smartphones lorsqu’ils sont en fonctionnement. Cela étant dit, celles-ci n’ont jamais été démontrées avec certitude.

En 2011, le Centre international de recherche sur le cancer, qui est relié à l’Organisation mondiale de la santé, a ainsi classé les champs de radiofréquences électromagnétiques dans la catégorie des effets peut-être cancérogènes, signe du manque de recul au sein de la communauté scientifique pour avoir un avis définitif sur la question, hors cas limites issus de situations d’utilisation atypiques.

Source : Numerama

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