La France reste une nation qui compte dans le développement des superordinateurs. Si les places sont majoritairement occupées par les États-Unis et la Chine, le top 500 des machines les plus puissantes du monde contient quelques champions nationaux et des efforts réguliers sont faits pour améliorer les calculateurs existants ou pour en concevoir de nouveaux.
Un exemple récent a été donné avec le Tera-1000. Construit par la société française Bull, filiale du groupe Atos, au profit du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), il a bénéficié d’une mise à jour matérielle lui permettant de passer de la 23ème place en novembre 2017 à la 14ème en juin 2018. Il est passé de 208 896 à 561 408 cœurs, lui offrant une puissance de calcul de 25 pétaflops.
Certes, l’écart avec le numéro un, une machine américaine récemment mise en route, est gigantesque : Summit, qui est opérée par le département de l’Énergie, propose une puissance huit fois plus élevée, à 200 pétaflops, soit 200 millions de milliards de calcul par seconde. Mais Tera-1000 n’a pas à rougir, car les machines allant au-delà de 25 millions de milliards de calcul par seconde ne courent pas les rues.
« Tera 1000 devient le supercalculateur généraliste le plus puissant d’Europe »
Selon le CEA, et même si l’on note une machine suisse à la sixième place et une autre, italienne, au treizième rang, « Tera 1000 devient ainsi le supercalculateur généraliste le plus puissant d’Europe ». Surtout, l’organisme public insiste sur l’optimisation qui a été atteinte en matière de consommation énergétique, celle-ci étant « extrêmement compétitive » pour une telle machine, à 4 MW.
Car alors que l’industrie s’approche inexorablement du seuil des superordinateurs de classe exaflopique (1018 contre 1015 pour la classe pétaflopique), « des ruptures technologiques sont nécessaires pour y parvenir, notamment pour maîtriser la consommation énergétique », observe le CEA. Et dans ce domaine, le CEA est en première ligne.
C’est à travers lui que le gouvernement entend devenir un acteur-clé du calcul haute performance. En 2014, l’exécutif souhaitait « disposer à l’horizon 2020 de la capacité de concevoir et réaliser des ordinateurs de grande puissance de manière durablement compétitive », que ce soit pour de la recherche dans le nucléaire, dans d’autres domaines ou pour des programmes d’intérêt général.
Pour atteindre le Graal de la puissance de calcul d’un milliard de milliards d’opérations par seconde, attendu pour la décennie qui vient, le CEA prévient qu’il faudra aussi trouver des technologies de rupture pour « réguler les flux d’informations et faire face au volume considérable de données produites par des simulations de plus en plus précises de phénomènes multi-physiques et multi-dimensionnels ».
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