Après le HD DVD et le Blu-Ray, c’est au tour de Windows Vista de voir sa protection de la haute-définition sauter. C’est en tout cas ce que prétend le canadien Alex Ionescu, un chercheur en sécurité.

C’est cette semaine qu’était lancé en grandes pompes pour le grand public le nouveau système d’exploitation de Microsoft : Windows Vista. Derrière son interface 3D à la Mac OS et ses diverses fonctionnalités nouvelles, Vista cache une multitude de nouvelles restrictions et une série de dangers sur la protection de la vie privée des utilisateurs.

En décembre dernier, Peter Guttman, un ingénieur de l’Université de Auckland en Nouvelle Zélande, publiait sur Internet un essai appelé « Une analyse des Coûts de la Protection des Contenus de Windows Vista ». Il y étudiait en particulier les techniques mises en place par Microsoft pour empêcher, à la demande d’Hollywood, la copie numérique des films haute-définition, et décrivait les coûts de ces protections aussi bien sur le matériel exigé que sur les coûts de licences au final supportés par le consommateur. Pour lire un film en qualité haute-définition avec un PC sous Windows Vista, il faut avoir un écran compatible HDCP, sinon la qualité est dégradée. En soit, c’était déjà absurde. Mais l’absurdité est telle que pour gérer cette « fonctionnalité », Microsoft doit payer une licence qui est au final supportée par le consommateur. Double peine. De plus, Windows effectue chaque seconde 30 vérifications pour s’assurer que le contenu haute-définition ne subit pas d’attaque. Ce sont des millions d’utilisateurs pénalisés pour éviter à quelques hackers de réaliser des copies des films. Ce sont aussi des milliers d’heures de recherche et de développement dépensées dans cette folie paranoïaque de la surprotection des données et des œuvres.

Et en quelques semaines, le château de cartes s’écroule. Le HD DVD d’abord, puis rapidement le Blu-Ray, ont été compromis par un seul homme, muslix64. Il est parvenu à réaliser des copies des films haute-définition sans même casser la protection AACS, mais simplement en simulant un logiciel de lecture. Et l’on apprend aujourd’hui que les DRM si coûteux de Windows Vista sont à leur tour craqués.

Le chercheur en sécurité de Montréal Alex Ionescu explique sur son blog qu’il a contourné les protections mises en place par Microsoft, en faisant croire aux applications que son système avait l’autorisation d’afficher de la haute-définition. Selon le chercheur, toutes les méthodes que Microsoft pourrait mettre en place pour sécuriser son système à l’aide de patchs sont a priori voués à l’échec, au moins lorsque le système est lancé en « mode kernel ». Par peur de représailles de la part de Microsoft ou des industries culturelles, Ionescu n’a pas encore souhaité diffuser les sources de son programme ou documenté en détails sa méthode, mais il prévoit de le faire dès que possible. Le canadien a en tout cas donné les pistes qui pourront être exploitées par d’autres passionnés.

Et une nouvelle fois les DRM auront prouvé qu’ils ne gênent que les consommateurs les plus honnêtes.

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