La téléphonie devient de moins en moins chère et les opérateurs cherchent de nouvelles sources de revenus. C’est dans cette optique que se tiendra la semaine prochaine le 3GSM World Congress à Barcelone, un évènement majeur pour l’industrie de la télécommunication. On y élabore nombre de projets, tout en définissant les grandes lignes du secteur pour l’avenir. A cette occasion, sera discuté de l’opportunité de créer un moteur de recherche commun entre les quatre plus grands opérateurs européens : Orange (de France Telécom), l’espagnol O2, et les allemands de T-Mobile et Vodafone.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les initiateurs de cette idée sont Google et Yahoo. Les deux géants de l’Internet estiment en effet avoir perdu suffisamment de temps à négocier avec les opérateurs, car les accords signés ont pour l’instant toujours concerné différents groupes : Vodafone et T-mobile avec Google, China Mobile avec Hutchison’s 3, Vodaphone et 3 avec Yahoo…
Les opérateurs, quant à eux, y voient l’opportunité d’engranger plus de recettes, la recherche internet étant très prisée des annonceurs, de par la possibilité qu’elle offre de localiser géographiquement l’utilisateur.
Une situation de monopole ?
Deux options seraient donc pour l’instant envisagées. La plus vraisemblable pour les opérateurs serait d’intégrer un moteur déjà existant, ceci afin de le faire profiter de leur base de clients en échange d’un partage des recettes publicitaires. L’autre solution serait de mettre en place une structure avec son propre service technique et publicitaire, qui créerait un moteur de recherche adapté pour chaque marque. Tant d’enjeux économiques laisse présager d’âpres négociations mais qu’elle qu’en soit l’issue, ce moteur constituera sûrement un poids lourd d’Internet, à moins que la connection via téléphone mobile, qui reste encore marginale, n’atteigne pas les espoirs qu’y ont placé les opérateurs.
L’expérience nous montre que dès lors que des acteurs en position dominante sur le marché envisagent l’élaboration d’un accord commun, se posent les questions d’abus de monopole sur le marché. La nature même du projet porte à croire que les opérateurs devront trouver une solution satisfaisante, au risque d’affronter les foudres des instances de régulations de la concurrence. En effet, comment prétendre à la non exclusivité si les quatre plus gros opérateurs s’affilient au même moteur de recherche ? L’avenir nous le dira.
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