Microsoft annonce aujourd’hui au 3GSM de Barcelone l’arrivée de PlayReady, censé apporter aux opérateurs de téléphonie et aux producteurs de services une plate-forme « interopérable » pour distribuer des contenus. Aura-t-elle un meilleur succès que le désormais très contesté PlaysForSure ?

S’il était déjà compliqué de s’y retrouver dans la jungle des DRM et des formats non interopérables, Microsoft vient ajouter une couche de complexité supplémentaire. Lors du Congrès Mondial 3GSM de Barcelone, qui se tient jusqu’à jeudi dans la ville espagnole, Microsoft a annoncé avec fierté le déploiement de sa technologie PlayReady. Il s’agit, nous dit la firme de Redmond, d’une « nouvelle technologie d’accès aux contenus multimédia optimisée pour joindre les besoins des opérateurs de téléphonie mobile et ceux des fabricants de terminaux portables pour les loisirs numériques et le commerce ». La plate-forme, déjà adoptée par plusieurs opérateurs mondiaux dont le français Bouygues Telecom, est prévue pour la fin 2007. Les autres opérateurs à avoir prévu son implémentation sont Telefnica, O2, Verizon Wireless, et Cingular Wireless (le nouveau AT&T).

PlayReady permettra la distribution de tous types de contenus (musique, jeux, vidéos, sonneries, images…), avec différents modèles économiques possibles : achat, abonnement, location, pay-per-view, preview et même super-distribution. Contrairement aux habitudes de Microsoft, PlayReady sera compatible avec plusieurs formats, y compris concurrents. La technologie est ainsi compatible avec les formats classiques de Microsoft, le Windows Media Audio (WMA) et Windows Media Video (WMV), mais également avec le AAC/AAC+/HE-AAC et H.264, préférés par Apple. La gestion des DRM reste encore floue. Microsoft assure que la compatibilité est assurée avec le DRM Windows Media 10, et annonce qu’il fournira « un programme d’interopérabilité pour que les contenus puissent circuler vers les DRM et technologies de protection de contenus qualifiés ». Mais on semble encore très loin de l’interopérabilité entre tous les DRM du marché, même les principaux, ce qui reste une ambition souhaitée par tous sauf les créateurs de DRM eux-mêmes…

Une norme de plus pour ajouter la confusion à la confusion

Comme d’habitude, Microsoft tente de faire passer les DRM pour une liberté accordée aux utilisateurs : « Les améliorations de Microsoft PlayReady rend facile pour les consommateurs de déplacer leur contenu entre les appareils, leur donnant un nouveau degré de liberté avec leur contenu numérique », se félicite ainsi la firme, alors que jamais aucun DRM n’accordera la liberté d’un simple fichier MP3 ou AVI…

Mais surtout les consommateurs ne vont plus rien y comprendre. Microsoft avait déjà tenté d’imposer une norme entre les appareils mobiles et les plate-formes de contenus sur Internet avec PlaysForSure. Avec la convergence tant annoncée entre les téléphones mobiles et les baladeurs MP3, convergence précipitée par l’arrivée de l’iPhone sur le marché américain, comment justifier au consommateur une norme PlaysForSure pour certains appareils et une norme PlayRight pour d’autres ? Pire, même PlaysForSure n’est pas toujours compatible avec lui-même. Il faut bien regarder le logo et la petite note explicative pour comprendre si tel ou tel service sera accepté par le baladeur censé « lire à coup sûr ». Si le téléphone mobile à la norme PlayRight lit les fichiers AAC, pourquoi ne peut-il pas lire les fichiers achetés sur iTunes, qui sont pourtant AAC mais avec un DRM FairPlay et non PlayRight ? Le tout sans parler des DRM mobiles concurrents, tels ceux de l’Open Mobile Alliance (OMA)… Ajoutons à tout cela le Zune de Microsoft, qui n’est pas compatible avec PlaysForSure et qui ne sera certainement pas compatible avec PlayRight, et la sauce a tourné.

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