Après LimeBike, c’est au tour d’une autre entreprise américaine, Bird, de lancer son service de trottinettes électriques partagéesin dans la capitale française, avec ses trottinettes Xiaomi. On les a testées.

Bird lance, ce 1er août 2018, son service de trottinettes électriques en libre-service à Paris, a-t-on appris de l’entreprise américaine. C’est la deuxième startup à investir le créneau en France, après que LimeBike lui a coupé l’herbe sous le pied le 22 juin dernier en déployant en premier une centaine de véhicules verts et blancs dans toute la ville.

La veille du déploiement, nous avons pu tester les trottinettes de Bird, des Xiaomi M365, floquées au nom de l’entreprise. Ce mercredi 1er août, une cinquantaine de trottinettes avaient été déposés dans les 1er, 2è et 3è arrondissements parisiens.

Voici nos premières impressions.

Capture d'écran de l'appli Bird // Source : Bird

Capture d'écran de l'appli Bird

Source : Bird

Conduite et maniabilité

Avec un poids de 12,5 kg, la trottinette Xiaomi M365 est plus lourde et un peu moins maniable que celle de Lime. Ses commandes sont en revanche similaires, et instinctives : à droite, un bouton pour accélérer, à gauche, un frein. Bonus : une petite sonnette sur le côté gauche, au cas où vous souhaiteriez apporter votre pierre à l’édifice des concertos de klaxons parisiens.

La Xiaomi M365 a déjà fait son apparition dans les rues parisiennes depuis quelques mois : les particuliers sont de plus en plus nombreux à investir (compter en ce moment 400 €, avec des promotions régulières) dans la trottinette qui permet de se déplacer plus rapidement qu’à pieds, en empruntant les routes et pistes cyclables — bien que la législation à ce sujet reste très floue.

Sur la route, la trottinette Bird est agréable à utiliser et très stable, notamment grâce à son poids. Le frein n’est pas extrêmement réactif mais cela évite de piler au dernier moment lorsqu’on a oublié de relâcher le petit bouton d’accélération assez tôt.

Système de paiement

Pour utiliser une trottinette Bird, il faut télécharger l’application du même nom. Elle permet d’ouvrir une carte de Paris sur laquelle sont localisées les trottinettes. L’utilisateur doit ensuite se déplacer jusqu’à l’appareil. L’application lui demande de scanner le QR Code qui orne chaque trottinette, puis reconnaît l’appareil et le déverrouille.

Chaque course coûte obligatoirement au minimum un euro, puis la facturation se fait à la minute (0,15 euro la minute).

LimeBike propose le même système de facturation à la minute, mais oblige ses clients à recharger un portefeuille virtuel avec un bon de 10 euros, 20 euros ou 50 euros. Aussi, si vous souhaitez tester une LimeBike, vous serez forcés de prendre au minimum 10 euros de recharge. Les représentants de Bird nous assurent qu’ils n’auront pas recours à ce fonctionnement.

Combien de trottinettes ?

Kenneth Schlenker, récemment nommé directeur France de Bird, nous a expliqué que l’entreprise commencera par mettre en service une centaine d’appareils, surtout dans le centre de Paris. Cela signifie que la firme  s’engage à renouveler le parc quotidiennement : tous les soirs, les équipes de Bird doivent traquer les trottinettes, voir si elles sont en bon état, et les ramener dans le centre.

Ainsi, si une vingtaine de trottinettes est abîmée dans la journée — ou finit dans la Seine —  et qu’elles sont inutilisables, Bird en remettra 20 nouvelles en circulation pour le lendemain. L’entreprise n’a pas souhaité communiquer ses projections chiffrées du nombre hypothétique d’appareils vandalisés par jour. Toutes les trottinettes seront retirées le soir à 21 heures, et remises en service le lendemain matin.

Législation

Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, la législation concernant les trottinettes électriques en France est encore très floue. Aux États-Unis, Bird s’était heurté à la mairie de San Francisco, qui, après avoir vu ses rues envahies de ces appareils électriques, a décidé d’y suspendre toutes les autorisations de fonctionner des entreprises. Les géants du secteurs, Bird, Lime, et Spin, ont ainsi dû retirer leurs appareils, et postuler pour un permis.

En France, Bird affirme avoir déjà « engagé un dialogue » avec la municipalité de Paris et de « coopérer avec les autorités » de la ville. Officiellement, Bird, comme Lime, suggère fortement à ses clients de n’emprunter que les pistes cyclables — officiellement interdites aux deux roues motorisés, mais où les trottinettes sont tolérées –, même si dans les faits, les utilisateurs finissent le plus souvent sur la route.

« Bird s’engage à offrir une gestion dynamique de la flotte afin d’éviter une surcharge de Birds en circulation dans les villes, voire d’en retirer si le taux d’utilisation est plus faible que prévu », précise également l’entreprise dans son communiqué de presse, pour rassurer les autorités qui s’inquiètent d’une surcharge des trottoirs parisiens, déjà bien pris d’assauts par les scooters et vélo en libre-service.

Au niveau des protections, la loi n’oblige pas à avoir de casque lorsque l’on conduit une trottinette électrique, mais son port est très recommandé. Bird explique même qu’à partir de septembre, ils commenceront à distribuer des casques gratuitement — dans son application, Lime prévient aussi que les utilisateurs pourraient récupérer un casque gratuitement dans une boutique partenaire, mais pour l’instant, les adresses sont toutes aux États-Unis.

Le verdict

Les trottinettes Bird // Source : Louise Audry pour Numerama
8/10

Bird, les trottinettes électriques

Les trottinettes électriques en libre-service de Bird sont plus lourdes et moins stylées que celles de LimeBike, mais elles font peu ou prou le même job. On ne sait toujours pas si on a vraiment le droit de rouler avec sur les routes, mais l'entreprise dit que la mairie de Paris est 100 % OK avec elles. Faut-il la croire sur parole ? Son plus gros challenge viendra plus du maintien de l'équipement que de la législation...

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